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La première particularité de cette bande dessinée est le dessin de Ben Templesmith qui semble signer un dessin minimaliste et pas forcément attirant. Il utilise pourtant superbement ce style pour rendre crédible la nuit qui tombe sur Barrow en dessinant dans des teintes très sombres. Ces couleurs seront sublimées lors de l'attaque des vampires grâce au ton rouges que le dessinateur va employer pour mettre le sang des victimes en scène, du sang qui semble véritablement gicler sur les pages. Si les visages peuvent sembler trop simple, on peut parfaitement lire les émotions des personnages dessus et ce style permet surtout aux dents des vampires de ressurgir encore plus que sur un dessin traditionnel et ainsi les rendre plus effrayant encore.
Le scénario est vraiment simpliste mais peut ainsi aller à l'essentiel. Ainsi, l'invasion de la ville par les créatures de la nuit devient ainsi un grand moment d'horreur grâce à des dialogues et un texte qui permet à l'histoire de prendre toutes son ampleur. Le principal défaut vient de l'intervention de deux personnages qui semble traquer les vampires mais leur intervention est vraiment minimale et on apprendra plus sur eux dans les suites. L'histoire assez courte est pourtant d'une efficacité redoutable et ne contenant ni temps mort, ni digressions.
30 jours de nuit est une oeuvre sombre et violente, voire gore, qui ne va pas bouleverser la vision des vampires dans le neuvième art. Steve Niles ne fait pas de ses créatures de la nuit des êtres romantiques ou torturés et préfère les décrire comme des monstres assoiffés de sang et sans pitié pour leur victimes. Les deux auteurs tiennent le lecteur en haleine jusqu'aux rebondissements finaux et à une conclusion qui va donner toute sa beauté à l'histoire. En tous cas, c'est une bande dessinée horrifique qui ne laisse pas indifférent qu'on l'aime ou qu'on la déteste.