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Scénarisé par Ange, comme les autres volumes de la série, et illustré par le très talentueux coréen Dohé, hélas mal connu par chez nous, Chevaliers Dragons se présente comme un tome hors série et s’affirme donc comme une introduction à La Geste… pour les néophytes. Fragment d’un tout forcément bien plus vaste, ce récit s’avère de longueur très correcte mais surtout original dans le classicisme de sa facture : si reste assez convenu le concept du dragon comme force obscure responsable de la désolation de la terre et de ses habitants, il se montre ici sous un jour inhabituel en présentant un chevalier dragon certes femme mais qui doit son immunité contre le mal à sa virginité – autre élément classique de ces récits moyenâgeux riches en tueurs de dragons, mais ici présenté de manière peu commune.
Sur le plan artistique, on regrette que Dohé se montre trop timide dans son style graphique aux assez nets accents expérimentaux mais hélas bien trop sous exploités. On apprécie néanmoins ce mélange d’aquarelles et de crayonnés, de traits et de pastels,… bref, une maîtrise peu commune des formes et des couleurs comme des compositions, qui sait flatter l’œil avec intelligence et finesse. Rien que pour cet aspect, Chevaliers Dragons vaut bien le détour.
Pour le reste, et si les plus férus d’entre vous en matière d’héroic fantasy regretteront peut-être la brièveté du récit, force est de constater que ce hors série sait se montrer efficace dans le sens où il donne vraiment envie d’en savoir plus. Bien plus, même…
Note :
Cet ouvrage se vit réédité en novembre 2010 sous le titre Les Contrées du levant (Soleil Productions, hors collection, ISBN : 978-2-302-01464-0).