Farmer
est déjà un auteur connu et reconnu pour un apport essentiel : le cul dans la sf.Au départ pudique avec sa première nouvelle, The lovers qui deviendra son 2e roman, Les amants étrangers, il s'était laché dans son premier roman : Une bourrée pastorale, où le paradoxe de Langevin était mis au service d'une sexualité débridée.
Dans ce dyptique, on retrouve incontestablement le
Farmer
paillard et joyeux, celui qui a su, en sf, annoncer et suivre la révolution sexuelle des années 60.Tout commence dans un commissariat d'une Los Angeles surpolluée. Harald Childe, détective privé, assiste à une projection au commissariat, où il voit son associé verreux en pleine séance vaguement sm : attaché, il se fait faire une fellation. Sauf qu'au moment de... sa partenaire change de dentier et prend des dents de fer acérées comme des rasoirs, pour lui trancher le membre.
Childe va alors décider d'enquêter.
Dans le premier tome, il va faire la rencontre d'êtres étranges : vampires et autres lycanthropes lubriques. On y rit énormément, mais le roman se termine en laissant tout en suspens : beaucoup de questions qui trouveront leurs réponses dans le second opus.
Dans le second, l'intrigue prend un tour résolument sf, à la suite du mélange polar/sf d'un Bester ou d'un Asimov, sauf qu'il s'agit là de la sf de
Farmer
.Entre deux orgies, Childe se rend compte qu'il est au centre d'une guerre qui oppose deux races ET. De lui dépend donc le devenir de cette guerre et donc de la Terre. De quiproquos en rebondissements hilarants, le roman suit son bonhomme de chemin, jusqu'à la très belle morale finale : vive l'hédonisme pacifique, que
Farmer
oppose à tous les racismes et à toutes les guerres (il s'est dès le départ engagé contre la guerre du Viêt-Nam).Oeuvre marquée par les 60's, elle n'en reste pas moins une bonne lecture, un excellent divertissement, et, ça tombe bien, c'est bien là tout ce que l'on attend.
Au final donc : Pas un chef-d'oeuvre, mais un excellent divertissment.