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Le lieutenant Absinthe commandera la mission de reconnaissance du lendemain. Mais, sur l'île, des feux sont allumés. Et voilà que la nuit est bien agitée. Et qu'une fois cette première mission terminée, Absinthe prendra position : il défendra l'île à tout prix.
Avis : Graphiquement, le dessin de Mattotti, tout en se référent fortement et avec aisance aux styles picturaux du début du XX° (impressionnisme, expressionnisme, fauvisme, futurisme pourquoi pas) utilise un traitement moins expressionniste, moins violent dans les couleurs que pour le Dr Jekyll, ceci étant du, surement au sujet et à l'ambiance voulue. L'auteur à une maîtrise totale de ses moyens. Encore une fois, le style se plie au récit jusqu'à se permettre l'abstraction, pourquoi pas.
Quand au scénario, il est clairement fantastique, ou fantastico-surréaliste. Seul la présence militaire lui donne un petit côté sf, qui ne trompera pas.
Notre héros, Absinthe, prend le parti de ses émotions, le parti de l'onirique, du tribal, de l'inconscient, le parti du monde des symboles contre celui de la logique insensible, et comme aveugle aux sens, de l'humanité. On rapprochera facilement cet ouvrage de Murmure, par exemple, du même auteur. Ouvrages au bord du rêve, et dont on sort un peu nébuleux, en ayant compris sans vraiment comprendre.
Dans tous les cas, Feux fait désormais parti des jalons de l'histoire de la bd. Même si du point de vue de l'auteur, il a fait plus audacieux. Reste cependant, au delà de sa place dans une histoire de la production bd, que Mattotti a un vache de coup de pastel, vache de découpage, et tout. Et ça quand même...