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Après le déluge d’images et de sens que proposait le premier tome de la série, ce second volume s’avère hélas une cruelle déception. Un commentaire du scénariste en exergue de l’ouvrage laisse d’ailleurs penser que le tome précédent ne s’est pas aussi bien vendu que l’espéraient ses auteurs, ce que confirment du reste plusieurs publications du net’ spécialisées dans la BD ; mais ceci n’aurait, parait-il, aucun lien avec le changement de scénariste – ce qui n’est pas si difficile à croire après tout.
Quoi qu’il en soit, son remplaçant n’a de toute évidence pas su exploiter la profondeur et la complexité de l’univers d'Husk – encore que j’ai cru comprendre que le dessinateur était aussi pour beaucoup dans la scénarisation générale – de sorte qu’on se retrouve avec une histoire techno-policière somme toute pour le moins banale ; les scènes d’action y sont certes toujours aussi peu nombreuses mais néanmoins assez stériles et ne servent plus qu’à remplir les vides ou bien à entretenir le rythme du récit d’une manière qui rappellent les productions pour la télé ou les films à grand spectacle, au lieu d’être des illustrations du concept central de cette série – du moins tel qu’il est présenté dans le premier volume.
Le changement de décor y est certainement pour quelque chose, et s’il permet d’explorer une autre facette de cet univers il produit néanmoins une cassure assez nette dans l’ébauche de cet avenir au potentiel certain mais malheureusement desservi par le déménagement du récit sur une autre planète. En d’autres termes, un tome de transition aurait été plus que bienvenu, au moins pour mieux cerner la vie sur Terre dans ce monde encore à peine ébauché avant de poursuivre une intrigue qui s’avère en fin de compte assez sommaire.
Mais le plus décevant reste le focus que fait le récit sur l’action, au détriment d’une enquête pour le moins vite expédiée à travers les clichés type du techno-thriller mais surtout – et c’est bien le plus dommage – au préjudice des personnages. Car ces derniers apparaissent ici assez caricaturaux alors qu’ils présentaient un potentiel certain, au moins sur le plan narratif puisque l’aspect purement "psychologique" reste une affaire différente.
Bref, on espère, mais sans trop y croire vu que le succès commercial n’a pas été au rendez-vous, que les auteurs rattraperont le coup dans un éventuel tome suivant, puisqu’il reste encore possible que l’édition américaine chez Marvel se vende assez bien pour permettre une relance de la série chez nous.
Ceci dit, connaissant le peu d’affection dont est affligé le genre mecha, en Europe en général et en France en particulier, ce serait étonnant…