Contexte de l'histoire : guerre spatiale entre les Siriens et les Terriens.
D'abord, «Guêpe» est une métaphore. Ce n'est ni l'aventure d'une guêpe à dimension extrahumaine qui darde les vaisseaux siriens ennemis du bout de son abdomen. Ni le dernier Transformers hyménoptère capable d'annihiler une armée extraterrestre en engluant de miel* leurs vaisseaux, pendant que la Petite et la Grande Ourses s'en font des sucettes spatiales. Ni l'aventure extraordinaire d'une super héros en guêpière et en guerre pour sauver l'humanité !
La «Guêpe» n'est en fait qu'un soldat, du nom de James Mowry, recruté par l'armée terrienne. Un soldat entrainé, et transformé physiquement en extraterrestre pour se faufiler, ni vu ni connu, parmi la population sirienne. Sur Jaimec (une planète sirienne en avant poste de la guerre), James, alias la guêpe, s'organise seul pour déstabiliser les forces au pouvoir. Il commet des actes de sédition, et des crimes engagés. James signe ses actions des initiales D.A.G., pour faire croire à l'émergence d'une organisation sirienne rebelle : le Dirac Angestum Gespt (c-a-d, le Parti Libre Sirien). Les actes d'insubordination et les crimes se multiplient, et le gouvernement sirien craint d'admettre les faits publiquement. Le discret James Mowry "fonctionne en tant que torticolis notoire", comme une guêpe qui bourdonne à grande vitesse autour de votre visage sans que vous puissiez la chasser.
Azimée** par cette mystérieuse DAG, le gouvernement Sirien et la police Kaitempi (un nom pas anodin) sont très loin d'imaginer qu'ils chassent un seul et même homme. Ne sachant plus où donner de la tête, ils continuent d'organiser des contrôles d'identité, de mener la censure, et de manœuvrer la propagande pour asservir la population sirienne, pendant qu'à l'extérieur, et sur le front, l'ennemi Terrien se fait de plus en plus oppressant.
On est sans cesse dans le feu de l'action, et le travail de la guêpe est difficile, dangereux et l'entraine parfois vers des situations cocasses ! C'est un excellent livre d'action, très peu humoristique, réfléchi et qui montre un exercice propre à la guerre : l'infiltration.
Si bien que je me demande : est ce qu'Eric Frank
Russell
(il a servi dans l'armée de l'air britannique pendant la WWII) écrit en 1957 Guêpe comme un livre humoristique?La planète Jaimec n'est pas différente de la Terre, et les Siriens nous ressemblent beaucoup. Il n'y a ni la volonté de nous immerger dans un univers dépaysant, ni un ton particulièrement, sic, "burlesque" ou "funny" dans cette histoire.
* D'autant plus que ce sont les abeilles qui font du miel, c'est une entourloupette pour voir si vous suivez : )
** C'est du patoi, mais je ne suis pas sûr de son orthographe (Jim?) ! C'est entre "quereller" et plus grossièrement "emmerder".