Et il advient que ce court comics se termine comme il a commencé…
Enfin à peu près. L’ultra-violence ne faiblit pas mais s’enrichit tout de même d’une exposition – sommaire mais néanmoins informative – sur l’ensemble des tenants et des aboutissants de cette intrigue qui ne se complexifie pas franchement plus en comparaison du premier tome ; du reste, le quatrième de couverture reproduit ci-dessous devrait vous permettre de saisir assez facilement – au moins dans les grandes lignes – en quoi ce récit consiste, l’histoire complète n’étant pas vraiment plus élaborée au final.
Un tel truisme, pour le moins éculé dans le thème des robots, et sur lequel cette série est entièrement bâtie, ne parvient bien sûr pas à relever le niveau de l’ensemble – même en tenant compte des allures un peu dickiennes du postulat de base. Car à aucun moment ce récit pousse l’un ou l’autre de ces aspects vers le niveau supérieur de questionnement. Tout au plus peut-on éventuellement y trouver une sorte de satire de la société de consommation qui fait de nous des machines programmées par les réclames et les marques.
Hélas, même le développement de ce thème reste ici vague ou à tout le moins confus (1), de sorte qu’il ne reste plus au final qu’une expérimentation graphique dont les limites se montrent assez vite – opinion que j’ai eu l’occasion d’expliquer dans la chronique du premier volume.
À vous de voir si aussi peu mérite vos deniers…
(1) au contraire d’un 99 francs, par exemple, qui non seulement propose une expérimentation sur le plan littéraire mais présente aussi une dénonciation imparable de la publicité à travers une satire de son univers.
Note :
À la page 17, la sixième case de cette planche montre un clin d’œil à une autre série de Frank Miller, illustrée par Dave Gibbons : Liberty – Un Rêve Américain, publiée chez Zenda de 1990 à 1991 ; au moins un autre élément narratif de ce second tome pousse d’ailleurs à penser qu’Hard Boiled se situe dans le même univers que celui de Liberty.