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Un choix qui, d’emblée, place donc Méka à part. Car, aussi surprenant que ça puisse paraître, le premier tome de cette courte série nous propose un huis clos. Et comme la plupart des narrations articulées autour d’un tel procédé, Inside fait la part belle aux tensions qui agitent les deux personnages piégés à l’intérieur de leur Méka tout en nous renseignant d’ailleurs en même temps sur les dimensions proprement colossales de cet engin. Au lieu de l’exploration d’un univers, l’album nous propose donc de découvrir deux protagonistes dont les caractères respectifs rendront leur cohabitation forcée pas toujours simple ; à leur décharge, on admettra volontiers que leur situation de naufragés en zone de guerre ne prête pas à rire pour commencer.
Et à cet effet, le dessinateur Bengal nous propose des graphismes pour le moins originaux. Évoquant plus des esquisses que des dessins à proprement parler, ils ne vont pas sans rappeler le Olivier Ledroit d’une époque, ce qui ne plaira pas forcément à tout le monde, mais ils confèrent aussi à l’action un dynamisme rare de même qu’un sens de la démesure qui exprime à merveille la force de frappe titanesque des Mékas. Il faut aussi souligner un mecha design tout en courbes qui rappelle assez Masamune Shirow et donne aux diverses machines une identité et une personnalité fortes ; y compris, et comme il se doit vu le thème de ce premier volume, aux entrailles du Méka abattu dont les mécanismes internes pourront se montrer… surprenants.
Inhabituel à bien des égards, ce premier tome de Méka s’affirme comme une surprise agréable qui laisse présager une conclusion hors norme : si les mechaphiles ne voudront pas passer à côté, les autres se verront bien inspirés d’y jeter un coup d’œil – ils y trouveront l’occasion de constater que les récits de mechas ne s’articulent pas toujours forcément autour des mêmes clichés.
Ce qu’on ne répétera jamais assez…