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19/07/2007
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Première parution : 2008
Pour la présente édition :
Editeur : Editions de l'olivier
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La critique du livre
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Dans une Russie futuriste (2028), nous suivons la journée d’un opritchnik dans les moindres détails. En partant des habitudes alimentaires, la toilette, les prières jusqu’aux diverses missions que doivent accomplir les membres de l’opritchnina. C’est une institution créée par le tsar Ivan le Terrible entre 1565 et 1572 dont le territoire était contrôlé par lui-même et sur lequel il installait des membres de la garde et de la police.
Les opritchniks sont commandés par le Patron, lui-même aux ordres du Souverain. Ils doivent éliminés les ennemis de la « Sainte Russie ». Tortures, viols des femmes, meurtres et appropriation des biens des victimes sont de vigueur avec pour slogan : « Parole et devoir ».
La censure est présente notamment avec le contrôle des médias et la suppression de certains livres afin de « garder l’esprit froid et le cœur pur ».
Tout est rapporté au christianisme. Le Patron et les opritchniks louent Dieu. On évoque la Sainte Russie, on écoute la Radio Sainte Russie. Le Patron va mettre en place ce qu’il appelle La chenille : les opritchniks se positionnent à la queue leu leu et copulent, les plus jeunes placés derrière le patron : « Cette règle est judicieuse pour deux raisons : premièrement, les jeunes se font une place au sein de notre hiérarchie, deuxièmement le mouvement de la semence se transmet de la queue de la chenille vers sa tête, ce qui symbolise le cycle éternel de la vie et le renouvellement de notre fraternité. D’une part, les jeunes respectent les plus anciens, de l’autre, ils les nourrissent. C’est sur ces principes que nous tenons. Et loué soit Dieu ! ».
Une poignée d’individus instaurent un climat de terreur en Russie, faisant régner l’ordre par des bains de sang au nom de Dieu. Pour le bien de la Patrie. Un sentiment mitigé me traverse en fermant ce bouquin. D’un côté on est apeuré par l’image véhiculée par ce pays selon l’auteur, d’un autre côté on serait tenté de dire : rien de neuf sous le soleil. Ce livre doit assurément faire grincer des dents en Russie (certains ouvrages de Sorokine y sont interdits) en revanche de notre point de vue, on apprend pas grand-chose, bien que cela soit effrayant. Hormis les nouvelles technologies, on retrouve des similitudes avec les événements survenues cinq siècle plus tôt sous la prise de Ivan Le Terrible.
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Moscou, 2028. Une oligarchie sanguinaire exerce sur la Russie un contrôle totalitaire absolu. Équipés désormais de moyens technologiques ultra-sophistiqués, les nouveaux maîtres — des opritchniks à l'image des gardes d'Ivan le Terrible connus pour leur sadisme — plongent le pays dans un sanglant féodalisme.
Parmi eux, Komiaga, dont Sorokine déroule ici une journée ordinaire, rythmée par ses missions (liquidation d'un aristocrate, détournement de fonds à la frontière chinoise, enquête sur un poème calomniant le gendre du souverain...) et ses rituels, alternant séances de prières et orgies.
"En Occident, être écrivain est une profession, chez nous, c'est un travail de sape : l'écrivain sape les fondements de l'État." Dans le contexte actuel, ce roman brillant et impitoyable constitue une véritable provocation vis-à-vis du nouveau tsar : on est saisi par la vision de ce qui pourrait être un KGB nouvelle manière, moralisateur et pervers, composé d'assassins qui se réfèrent au christianisme. |
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