Asher
nous raconte les aventures de différents personnages hors du commun, réunis sur une planète aquatique parsemée d’îles et peuplée d’une faune hostile et terrifiante.Ces différents personnages vont tous se trouver liés de près ou de loin, volontairement ou non à l’Ecorcheur, figure historique, sanguinaire et monstrueuse qui semble resurgir de passé avec tout son cortège de complices, d’opportuniste et de collaborateurs consentants ou non. C’est l’heure des règlements de comptes.
Le mode de narration est assez classique avec une intrigue qui monte régulièrement en puissance et en complexité jusqu’à la fin, que je trouve plutôt à la hauteur des attentes même si elle n’est pas d’une grande originalité.
Le véritable personnage principal du roman me semble être cette planète, Spatterjay, à l’histoire mouvementée et à la faune terrifiante. La chaîne alimentaire n’a ici rien à voir avec ce que nous connaissons puisqu’il n’y a presque exclusivement que du carnivore et ça s’entredévore allègrement. Ces moeurs nous étant très bien détaillées au début de chaque chapitre, On rencontre bien un pauvre malheureux être végétarien (pas très sympathique d’ailleurs) dont l’espèce semble vouée à l’extinction imminente.
Donc malheur aux plus faibles et l’homme a trouvé sa place sur ce monde en devenant à son tour proie et prédateur et en survivant paradoxalement grâce à l’un des pires prédateurs : les sangsues qui inocule un virus qui rend sa proie presque immortelle…
Une petite réflexion au passage sur l’immortalité qui aboutit ici à la transformation de l’homme en monstre, et qui l’oblige à lutter et à être vigilant pour réussir à conserver un peu d’humanité.
Dans cet univers évolue une myriade de personnages humains ou non et d’entités qui font la plus grande richesse de ce roman et que l'on ne peut tous énumérer.
Il faut quand même mentionner les seuls êtres indigènes de Spatterjay qui soient sympathiques et qui ont inspiré la magnifique illustration de Stephan Martinière : Ce sont les Voiles qui vont jouer un rôle secondaire dans cette histoire, quoique… Si elles n’étaient pas là…
Cependant j’ai trouvé quelques défauts qui modèrent mon enthousiasme :
Le livre oscille sans cesse entre un thriller angoissant, assez gore et un livre d’aventure de série B à l’humour un peu trop appuyé et aux personnages un peu trop caricaturaux :
Ainsi Attribuer un comportement et un langage très triviaux et anthropomorphiques à tout ce qui n’est pas humain mais doué d’intelligence, c’est drôle un moment, mais ça finit par agacer aussi.
On peut regretter des personnages humains (ou presque) très originaux et intéressants qui auraient pu être complexes, mais qui sont laissés un peu de côté, alors que certaines scènes sont décrites avec une minutie qui paraît parfois un peu superflue.
Au final, un roman qui brille par l’imagination débordante de son auteur qui a su créer un monde cohérent et néanmoins exubérant. L’aventure est attrayante et bien menée.
Mais la psychologie des personnages est laissée un peu de côté et les effets comiques sont parfois un peu trop faciles et redondants.