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En voici le détail :
Le Corbeau (Fantastique) : un homme vit dans la solitude depuis la mort de son aimé, Elenor, lorsqu'un corbeau pénètre dans sa demeure.
La dormeuse (Fantastique) : Mordue par un vampire, Irène revient la nuit venue, assoiffée. Et elle n'est pas seule...
Le ver conquérant (science-fiction) : l'invasion des vers a été repoussée, mais la famine sévit : plus rien de vivant, plus rien à manger. Sauf, étrangement, à Delphie...
Le cœur révélateur (Policier) : Il avait réussi un meurtre parfait. Pourtant...
L'esprit des morts (fantastique) : Prêt à être lynché par le KKK, le poids de l'Histoire va changer la sienne...
Eulalie (euh... mainstream ?) : samedi 11, c'est ce jour que viendra Eulalie, qui éclairera la vie solitaire de notre héros libidineux...
Le lac (fantastique) : La vie d'un serial killer peut-être plus étrange encore qu'on ne le pense...
Israfel (gangsta rap) : Israfel chante comme un ange... Ca ne plaît pas à tout le monde...
Stances (drame) : les fêtes d'anciens de l'école peuvent raviver des plaies insupportables...
Bérénice (fantastique) : Ah, les dents de Bérénice. Comment son dentiste n'aurait-il pas pu craquer...
Graphisme : je n'ai rien à redire sur le travail de Corben, on aime ou on aime pas. Il offre ici plusieurs variantes de ses capacités, de l'utilisation de l'aérographe pur, à l'encrage plus traditionnel, mais toujours en noir et blanc, c'est à préciser. Mis en page, plan, séquençage, bref, Corben a du passé, il connaît son boulot.
Scénario : c'est là où il faut s'arrêter deux minutes. Il ne s'agit pas réellement d'adaptation. Ou, du moins, d'une histoire à l'autre, l'écart entre le poème de Poe et le récit mis en images va être (très) variable.
Vous voilà donc prévenus.
En un sens, on dira que les écrits littéraires sont en premier lieu un prétexte pour imaginer une histoire. Celles-ci auront un lien plus ou moins proche avec leur origine littéraire. Elles intégreront plus ou moins en leur sein les textes de Poe.
Et, surtout, elles gardent généralement, une certaine ligne : celle du fantastique tendance gore, avec prise en compte des incontournables des séries B et même, parfois, une petite dose d'humour.
Bref. Rappelons que le scénariste, Margopoulos, qui a déjà bossé avec Corben, a travaillé pour les magazines Warren - Vampirella, Creepy - ceci expliquant cela. Mais aussi que - dès le début de sa carrière - on trouve dans son travail des "adaptations" de Poe.
Le bonhomme aime sûrement l'écrivain, ne lui ôtons pas ça, ce n'est pas une lubie passagère.
A noter : les écrits de Poe sont présents dans l'ouvrage à chaque fin d'histoire, ce qui permet de faire le rapport - et de goûter à Poe en passant.
Avis : On marche sur des œufs avec ce genre de parti pris scénaristique : les fans de gore risquent de se troubler des aspects classiques qui apparaissent, les fans de l'écrivain classique risquent de manquer de... Poe. Bien sûr, on trouvera telle histoire mieux ficelée que telle autre - notamment en fonction de ce rapport à l'oeuvre originale.
Le tout reste malgré tout un ouvrage singulier, qui ne fera sans doute pas l'unanimité...