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28/03/2016
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La critique du livre
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Pour l’amour comme pour la guerre, personne ne pourra jamais s’acheter Ilyana, l’aventurière de l’espace. « Elle choisit l’amant comme l’ami, le rival comme l’adversaire. » C’est une femme libre aussi belle qu’inquiétante qui sait user de ses charmes et de bien d’autres atouts. Pour ne pas l’avoir compris, un gros rustre finira poignardé en plein accouplement avec cette étrange mante religieuse… Ilyana se retrouve prisonnière d’une secte qui lui inflige une terrible épreuve avant de l’envoyer vendre des distributeurs automatiques de boisson sur Agoram, une planète proche de la Terre… Ilyana et sa bonne amie Nessa débarquent sur une planète où toutes les femmes ont mystérieusement disparu. Seuls y subsistent des mâles frustrés, militaires de surcroit… Un agitateur surnommé le Serpentaire s’est fait le chantre de la simplicité et du dénuement. Ses adeptes en arrivent à vivre si pauvrement que tout le système en est déstabilisé. Ilyana et Nessa mènent l’enquête pour le compte du Moine, leur patron…
« L’aventurière de l’espace » se présente sous la forme de quatre nouvelles ou plutôt trois nouvelles et une novella (« Les décervelés d'Actrenaz » relevant de ce format) de science-fiction fantastique et poétique. Ces textes parus à partir de 1974 dans différents numéros de la revue Fiction sous la signature de Guy Scovel, pseudonyme utilisé à cette époque par le grand et prolifique Jean-Pierre Fontana, n’ont pas pris une seule ride et sont toujours aussi agréables à lire. Félicitations à L’Ivre-Book pour les avoir réédités en un seul volume parfaitement cohérent. Le lecteur peut y suivre l’évolution de cette nouvelle Barbarella aux griffes rétractiles, aussi belle que cruelle, aussi romantique que guerrière. Une super-héroïne flamboyante nettement plus bandante que ses collègues américaines car nettement plus sophistiquée et bien moins aseptisée. Les scènes « hot », bien que d’une sensualité et d’un érotisme des plus torrides, ne tombent jamais dans le vulgaire ou le graveleux. Les intrigues assez simples ne manquent jamais d’originalité. Elles amènent à s’interroger sur les phénomènes sectaires, les dérives totalitaires ou les manipulations mentales. Si on y ajoute la plume élégante de Fontana (j’avais déjà beaucoup aimé « La jaune » et « Souvenirs de demain »), une narration rythmée ne s’embarrassant jamais de descriptions inutiles, des développements oniriques complètement inattendus, des fins fantastiques ou baroques surprenantes et de subtiles allusions ou clins d’œil aux maîtres de la SF comme Philip K. Dick (Ubik) et à quelques autres de moindre calibre, on obtient un ouvrage de grande qualité. Un vrai régal à consommer sans modération !
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