Court roman, je l'ai lu car conseillé par quelqu'un passionné d'Asie. Chronique d'un village en apparence, ce récit parfois un peu brouillon est en fin de compte une réflexion sur la condition humaine et animale, sur la vie et ce qui fait de nous des êtres vivants à part entière et non de simples images, des représentations caricaturales qui parcourent le monde.
Ainsi, croise-t-on des statues de bois, des animaux empaillés qui sont presque plus vivants, plus présents dirais-je, que les chasseurs les ayant tués. En effet, l'auteur décrit ces hommes si simplement qu'il en fait des archétypes les transformant en quelque sorte en symboles, presque déshumanisé, de la société thaïladaise et de ses travers. Bref, ils deviennent transparent et paraissent moins vivant que le fruit de leur chasse.
Au bout du compte, on se demande : qui du chasseur ou du trophée marque le mieux le monde, est le plus vivant ? Qui du vieux, ce personnage si présent et pourtant jamais visible, ou de l'éléphant est le plus vivant ? Et cet enfant, Air, si présent quand son père parfois semble si loin de son humanité, presque phagocité par le monde de représentation et d'immitation de la vie qui est le sien.
Bref ! Un court roman, non exempt de maladresses, mais ô combien prenant et intéressant. A lire si vous vous intéressez aux littératures d'ailleurs qui permettent d'entrevoir d'autres cultures, d'autres modes de pensées ; si différents et pourtant si proches comme le dit la maxime.