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Personnellement, j’ai assez en horreur les livres ou histoires volontaires (surtout en Bédé), qui veulent " éduquer " nos chers têtes blondes – souvent lourds de pédagogie, quelque fois culpabilisants, je leur préfère de loin les récits épiques, les fables oniriques, etc. Mieux vaut une bonne grosse bagarre dans l’espace qu’un cours sur l’expansion de l’univers post-Big Bang. Emile Bravo doit être assez d’accord car il n’oublie jamais de tracer un récit palpitant sous son interrogation, et c’est toujours le Récit qui l’emporte sur le Cours. Il n’empêche que la question est posée et que la réflexion se fait dans la durée, au delà des pages de l’album, à mi-chemin entre la rêverie et la raison : précisément là où elle devient constructive et créative.
La série commence avec " L’imparfait du futur " : Jules est un enfant discret mais brillant, tyrannisé par son frère plus jeune , il est sélectionné pour un voyage de 8 semaines dans l’espace, mais qui durera 8 ans pour sa famille sur Terre. Après un épique voyage interstellaire, à son retour, il retrouve une famille vieillie et un jeune frère devenu un ado idiot ; désormais plus âgé et plus costaud que le pauvre Jules.
Jules, bien sûr, c’est un hommage au grand Jules Verne, l’inspirateur lointain mais bien présent de ces épatantes aventures. L’amour de la science est là, l’amour des histoires aussi, mais l’ensemble est teinté d’un humour doux-amer, optimiste mais désillusionné : le XXième siècle est passé par là, mettant à distance le précurseur Verne et le facétieux Bravo.