Que dire de ce livre ? Que c'est un très bon
Brin
, tout d'abord. Un de ses plus originaux aussi. Il nous décrit un monde usé entre délires cyberpunk et hommage appuyé à John Brunner (dont il récupère les thématique du troupeau aveugle et la construction narrative de Tous à Zanzibar). De plus,Brin
utilise son expérience Space Opera acquise avec le cycle de l'Elévation pour donner un rythme similaire à son roman ainsi qu'une dimension cosmique. Du coup, l'horizon d'habitude si fermé des mondes cyberpunks s'ouvre ici sur l'espace et nous donne moins cette impression d'une Terre coupée du reste de l'univers, sorte de cocon protecteur et aliénant de l'humanité, au contraire même.Mais l'élément le plus innovant du roman est sûrement le concept de gazer, sorte de laser gravitationnel se basant sur un trou noir en orbite au coeur de la planète. Ce concept fascinant sous-tend l'ensemble du récit et David
Brin
en bon astrophysicien qu'il est sait très bien rendre crédible et consistant cette technologie des trou-noirs. Alors quand vous savez qu'il a écrit ce roman en 1990 et que maintenant le CERN envisage la création de micro trou-noirs dans son nouvel accélérateur on se dit queBrin
avait bien anticipé.Néanmoins, ce roman n'est pas exempt de défauts. Outre le défaut à toute prospective rapprochée qui rend certains aspects politico-culturels peu crédibles car trop forcés (là dessus Brunner s'en sort mieux),
Brin
a le défaut de faire un monde trop gentil malgré sa rudeur et sa violence apparentes ; car en fin de compte même les méchants agissent pour de nobles sentiments. J'ai trouvé que cela nuisait au récit. Heureusement, sans trop le déséquilibrer.Pour conclure, je conseille ce roman, surtout pour ceux aimant David