Eugen Robick est un urbatecte renommé, auteur de nombreuses constructions à Urbicande. Il travaille d’arrache-pied sur le projet d’un troisième pont, pour éviter une dissymétrie entre les deux ailes de la ville. La commission refuse son plan pour d’obscurs enjeux politiques.
Des collègues de travail lui ont amené un cube vide trouvé sur un chantier. L’objet n’a rien d’extraordinaire à première vue et indiffère Robick. Plus tard, de retour à son domicile, il constate l’évolution du cube. En effet, son apparence s’est modifiée. Il s’accroît de manière régulière et d’après ses calculs, ce n’est que le début. Le plus étrange est que ce matériau d’origine inconnue a la faculté de se développer sans entraver la matière environnante. Il devient urgent de trouver une solution pour mettre un terme à son expansion.
Eugen tente d’expliquer que toute tentative sera vaine puisque sa matière constitutive est auto-génératrice, ajouté à cela son caractère indestructible. Pures élucubrations, selon les commissaires qui l’insultent, le menacent et le soupçonnent d’en être l’inventeur. Il sera mis en prison pour être libéré quatre jours après plus du fait que le réseau-cube facilitait dorénavant les évasions que sous la pression populaire.
Brusquement, le réseau stoppe sa progression. La ville entière est recouverte et les deux rives sont de nouveau en contact. Le clivage est rompu. Les habitants circulent sur les barres pour communiquer avant que la structure elle-même serve à la transformation de l’entre-deux pour le meilleur et surtout pour le pire.
Ici la gnose des hommes manifeste son impuissance devant un phénomène scientifiquement inexplicable. On découvre au fil des pages la transformation de la ville en soi d’une part via le réseau et le bouleversement des relations humaines avec tout ce que cela comprend d’autre part. La société est réunifiée. En fin d’ouvrage, une succession d’hypothèses sont énumérées allant des plus probables aux plus abracadabrantes. Ce réseau n’est peut-être qu’un artefact. Libre au lecteur de se faire sa propre opinion, en sachant que parfois il est bon de ne pas savoir. Alors s’ouvrent les portes de l’imaginaire afin que s’y engouffrent les profondeurs de l’âme.