Si Erle
Cox
est un auteur connu en Australie pour ses récits, il l’est en France pour d’autres raisons. Son roman La sphère d’or serait la principale source d’inspiration du roman de René Barjavel La nuit des temps, au point que l’on a accusé l’auteur français de plagiat quant à l’œuvre deCox
.Nous ne pouvons pas trancher dans ce débat, et nous ne parlerons pas des points communs entre les deux récits (le barjaweb nous présente les nombreuses ressemblances dans une plus large analyse : http://barjaweb.free.fr/SITE/ecrits/Ndt/nuit_sphere.html). Car il apparaît vite au lecteur qui a lu La nuit des temps que les différences sont vite apparentes. Si la découverte de l’objet se fait vite dans les deux ouvrages, la mise à jour de la sphère, et de tout ce qui la compose ne se déroule pas à la même vitesse. Là où Barjavel nous le présente de manière rapide, clair et concise,
Cox
met plus de temps, travaillant sur la pensée du héros, Alan Dundas. Au point qu’il ne faut pas moins d’une dizaine de chapitres pour le voir entrer dans la sphère et commencer l’exploration (alors que le quatrième de couverture nous le résume en trois paragraphes). Là où diffèrent les deux histoires, c’est dans l’attitude des héros. Collégiale dans le roman de Barjavel, solitaire, méfiante voire paranoïaque dans le roman deCox
. Alan considère sienne la découverte, à tel point que cette obsession pour sa découverte le rend vite moins sympathique aux yeux du lecteur. Simon dans La nuit des temps, bien que possessif vis-à-vis d’Eléa, était totalement désintéressé par les avancées des recherches.Les personnages féminins sont aussi différents. Eléa est méfiante, et vide de sens du fait de l’absence de celui qu’elle aime. Hiéranie, quant à elle, fait preuve d’un vrai intérêt, mais cela pour de noirs desseins. Car c’est là toute la différence : la portée de l’œuvre. Poétique (l’amour est plus fort que la mort et l’éternité), critique (la folie des hommes, encore et toujours, l’orgueil et la vanité humaine) chez Barjavel, celle de
Cox
se veut un récit de l’imaginaire, mettant en scène une histoire de société parfaite antérieure à la notre dont le but serait de reproduire cette même société et dans ce but de pratiquer l’eugénisme (ce qui vaut de poser la question de la pensée politique deCox
, ce qui prouve la ressemblance entre les deux auteurs :Cox
taxé de pensée raciste, Barjavel de collaborationniste). Qui plus est, ce débat n’est apparu que récemment, après la mort de Barjavel (ce serait à vérifier), car dans l’article sur la mort de l’auteur, le journal L’Humanité ne parle que de son passé de collaborationniste avec Vichy à travers ses premières œuvres que sont Ravage et Le voyageur imprudent.Ce que l’œuvre de