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Le futur. Aude est l'unique survivante d'un cataclysme mondial. Ses congénères ont disparus. Ne reste qu'un monde qui, maintenu en fonction par les "cybers", des robots, ressemble à une vaste machine qui a perdu son sens.
Unique survivante, c'est à voir. Après tout, si notre héroïne a pu échapper à l'horreur (spéléologue, imagine-t-on, elle était coincée dans une grotte souterraine) peut-être quelqu'un d'autre a-t-il survécu également ?
Un mâle de préférence, car notre survivante a... bin.... heu... des appétits sexuels récurrents... Car il s'agit là d'une bd sf érotique, n'en doutons pas.
Graphisme :
Gillon a quand même un sacré coup de patte. Son graphisme est d'une grande fraîcheur, amha, et arrive à garder cette impression de premier jet grâce à un encrage "crayonné" et vif. L'homme a, qui plus est, le bon goût de savoir cadrer, et de dessiner son personnage principal dans des positions (pas de remarques svp) dynamiques et toujours justes. On pourra aimer (pas tout le monde j'imagine) ce petit coté 70 (plus que 80 ama) qui donne une coloration étonnante après coup.
Scénario
La première partie file la veine post-cataclysmique, et nous fait découvrir ce monde de robots, dont le fonctionnement similaire à celui d'avant la fin du monde, donne une coloration absurde et non dénué d'humour. Là-dessus se rajoute les troubles libidinaux de la jeune femme. Un long passage d'errement qui finit quand... mais je n'en dis pas plus. Disons que le final fait advenir l'évènement et le drame (annoncé).
Avis
L'érotique était-il nécessaire dans cette bd ? Oui, si l'on considère qu'il était le but premier de l'auteur (rappelons que le volume parut en premier lieu dans l'écho des savanes). Mais j'aurais personnellement aimé que l'attitude de l'héroïne soit amenée avec plus de clarté. Si Gillon décrit un personnage perdu, ayant des relations difficiles, contradictoires avec les robots (utilisation a des fins d'assouvissement, rejet violent, "anthropomorphisation") tout cela est quand même un peu rapide, et au fond, on y croit pas (pas moi en tout cas).
Un travail plus approfondi sur la psychologie du personnage aurait pu donner de l'ampleur a tout ça.
Reste que c'est fort bien dessiné (attention, tout le monde n'accroche pas), que le monde post-apocalyptique est bien brossé, que - j'en avais parlé une fois - on aborde ici le fantasme de l'érotisme avec la machine, et que Gillon nous a pondu un incontournable de la bd érotique, à côté des barbarellas, manara et autre...
Ne boudons pas.