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Maralan

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19/07/2007
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La voix du feu

Alan Moore


La voix du feu
Première parution : 2008

 Pour la présente édition :

Editeur : Calmann-Lévy

La critique du livre
Lire l'avis des internautes (4 réponses)

La couverture de Kacem est splendide.

Scénariste de génie des Watchmen, From hell, Promethea, V pour Vendetta et j’en passe, La voix du feu tient plus du recueil de nouvelles que d’un roman.

" Le monde est fait dans le feu, qui est par cela supérieur, et se termine dans le feu ".

Le cochon de Hob (4000 av J-C)

Suite au décès de sa mère, un simple d’esprit se voit rejeté par son clan. On le maltraite et le caillasse. Contraint de se débrouiller seul, apeuré, il trouve en une jeune " femme " assistance. Celle-ci soigne sa jambe blessée, le nourrit et éveillera sa sexualité.

Ce récit expérimental est une véritable prouesse. L’auteur se met dans la peau d’un homme préhistorique, qui plus est attardé. Le vocabulaire est limité et la structure des phrases déroutante. Ce qui pose un problème évident de lecture. Une torture mentale, diront certains. La chute de ce texte est terrifiante.


Les champs de crémation (2500 av J-C)

Une femme doit se rendre au Vït-lage auprès de son père à la veille de la mort, afin de lui transmettre son savoir et ses biens. Pourtant le père l’avait abandonné au profit de son frère, qui fut à son tour rejeté.

Un très beau texte original qui prend pour cadre la transmission d’une génération à une autre et la description du rite du village qu’est la nuit du cochon.


Dans les terres inondées (43 ap J-C)

Un homme qui se déplace sur des échasses va pêcher pour nourrir sa famille. A son retour, tout son village a disparu. Pas l’ombre d’une trace.

Récit cauchemardesque et intrigant avec une fin aussi déroutante qu’inattendue. Les interrogations du lecteur trouveront des réponses dans les nouvelles suivantes.


La tête de Dioclétien (290 ap J-C)

Un romain constate l’affaiblissement de son empire lors de la pesée de la monnaie.

Un texte un peu fade qui manque d’épaisseur. Peut-être le moins bon.


Les saints de Novembre (1064 ap J-C)

Dans un couvent, une femme âgée est perturbée par des pensées malsaines. Elle demande qu’on la flagelle pour se purifier. Son frère qui devait faire un pèlerinage à Rome revient changé. Celui raconte son périple. Un ange ou une étrange créature l’a empêché de s’y rendre…

Encore une belle nouvelle au rythme palpitant qui lorgne du côté de l’horrifique.


En boîtant vers Jérusalem (1100 ap J-C)

Un vieillard boiteux au comportement infecte est de retour des croisades. Il fait bâtir une église et persiste a conserver un pilier doté d’un motif blasphématoire – un dragon diabolique – au grand désarroi du peuple. Des fragments de son périple refont surface.

Un texte poignant sur un homme sans doute ravagé par la guerre à tous les niveaux qui entraîne dans son sillage ses proches terrorisés vers les abîmes de l’âme.


Confessions d’un masque (1607 ap J-C)
Un martyr est cloué à la porte Nord d’une ville depuis maintenant deux ans pour avoir crier en public : " à bas le roi ". Il sera rejoint par un compagnon d’infortune.

Bien qu’étant fort drôle, le lecteur rit jaune à cette situation tragique qui reflète l’inhumanité dans toute sa splendeur.


Le langage des anges (1618 ap J-C)

On suit l’itinéraire d’un juge qui se rend à Kendal pour présider un procès. Son fils s’intéressait de près à l’alchimie, ce qui l’amena a rencontré un certain John Dee, qui avait la capacité de retranscrire les messages des anges. En chemin, le juge fait la connaissance de la veuve Deene et de sa fille Eleanor. Non indifférent au charme de la veuve, il se propose de leurs rendre visite à leur domicile. Il ne sera pas déçu du voyage.

Ce texte est de bonne facture mais laisse quelque peu sur sa faim. C’est au moment où cela devenait le plus excitant qu’il opte pour la supposition et clôt le tout. Même si l’issue ne laisse planer aucun doute, on aurait aimé avoir plus de détails.



Pour conclure

Le fils conducteur de ces douze textes est sa ville de Northampton d’une part et le feu d’autre part. On obtient des réponses à nos interrogations à propos d’un texte dans le ou les nouvelle(s) suivantes souvent en une phrase, d’où l’intérêt de ne pas zapper des paragraphes.
Je ne saurai que recommander les romans de Gustav Meyrink, auteur qui excella dans le domaine de l’ésotérisme et qui sera un parfait prolongement si vous avez appréciés les textes concernés par le sujet. Excepté la première nouvelle qui en découragera assurément plus d’un, l’ensemble prouve, si besoin est, que Alan

Moore

ne brille pas uniquement en tant que scénariste.




C’est à la reconstitution d’un puzzle littéraire qu’Alan Moore, l’extraordinaire auteur des "Watchmen" et de "From Hell", nous invite ici : celui de l’histoire de sa ville natale, Northampton.
Dans chacun des douze chapitres, de — 40 000 av. J.-C. jusqu’à nos jours, la cité britannique nous apparaît à travers le regard d’un nouveau narrateur, témoin de son époque et de l’évolution d’une région qui semble condamnée à baigner entre mythe et réalité.

Douze voix, donc, pour douze récits de vie et de mort : un simple d’esprit, abandonné par les siens, découvre l’amour et le mensonge dans le néolithique ; un chasseur médite sur la disparition soudaine des gens de son clan ; en trouvant une fausse pièce de monnaie, un envoyé de Rome prend conscience de l’imminence du déclin de l’Empire romain ; une vieille nonne visionnaire revit la mort d’un martyr ; de retour des Croisades, un chevalier fait ériger une mystérieuse église ronde dans son village ; une sorcière relate son parcours avant de finir sur le bûcher avec son amante ; un vendeur de jarretelles itinérant en instance de procès s’efforce de justifier ses penchants polygames... Jusqu’à l’auteur, enfin, qui nous expose ses réflexions et nous offre une visite guidée de la ville qui l’a tant inspiré.

Il est ici beaucoup question de sorcellerie, de vérité et de mensonge ; du feu, bien sûr, celui qui immole les coupables comme les victimes et par lequel se forge toute civilisation. Une réflexion inoubliable sur la versatilité du réel et sa propension à pencher à tout instant vers le surnaturel, sur la mort, l’au-delà, la réincarnation et l’immortalité, sur l’histoire enfin, inséparable compagne des mythes et des légendes.


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