J'ai enfin pu plonger dans cet univers dramatique où (quelques notes critiques sur
Norman
m'en avait averti) les hommes règnent en maîtres sur des troupeaux de femelles vagissantes, dressées au fouet (et elles aimeraient ça, les s*****s !!!), au pal même, pourquoi pas ?Ouais, bon...
Alors, me dira-t-on, pourquoi avoir lu Gor ?
J'aurais pu espérer que, et comme le signale un préambule à la première page de l'ouvrage, "l'auteur lâche la bride à son imagination et à ses fantasmes". Peut-être un gars qui se lâche, oui, à fond, et qui fait tout sortir, même le pire... Dans le cadre de la fantasy, j'aurais volontiers applaudi... J'aurais même pardonné une écriture amateur (après tout, l'art brut...)
Mais non, rien de tout ça. Et il s'agissait plutôt d'art brute...
J'y ai cru quelques pages, et puis, dès que les choses ont commencé ça a vite tourné en eau de boudin...
D'un côté,
Norman
dresse un monde typiquement barbare. Pour cela, il pioche, comme il se doit, dans les sociétés exotiques, à la manière des orientalistes du XIX : l'antiquité, quelques sociétés "non-occidentales", sans doute quelques oripeaux de mythes nordiques, et, bien sûr, car apparemment on y trouve même des références claires, au point qu'il peut s'agir là d'un quasi-hommage : Burroughs et, plus précisément, John Carter de Mars.Ainsi l'auteur, paraît-il,
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Et bien l'imagination, cette "sotte sardine", n'est pas la première qualité du bonhomme. En fait, on retrouve quasiment tous les poncifs du genre fantasy type gros bras. Les gars costauds, les filles bien foutues (qui ont le bon goût d'être soumises), la structure sociale bizarre (c'est à dire : de caste, puisque l'imagination fait défaut), le tout parsemé de monstres créés (mais là, c'est récurrent) de l'appariement de bestioles bien terrestres (genre le lézard poilu, etc...), j'ajoute la langue étrange et gutturale, et j'arrête là...
L'auteur lâche la bride
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Bon, là, on arrive sur les fantasmes de soumission féminine et de fond sado-masochiste, fortement décriés.
On ne peut pas dire que
Norman
lâche vraiment la bride. Certes, ce trait Goréen est très appuyé : longues notes sur la société, port de la burqa (pardon, du Costume de Dissimulation) s'opposant à la camisk (vêtement minimaliste) de la femme esclave-créature-érotique, scènes diverses (le marquage au fer rouge du bétail féminin est sans doute le moment le plus évident).Pourtant,
Norman
se tempère : le héros sans cesse glisse des réflexions critiques ou ennuyées, il agit également et, justement, interrompera ce sus-cité marquage au fer...Norman
, paraît-il, ne se contient plus dans les tomes suivants. Et j'oserais dire, tant mieux, faut assumer bon sang... !Malgré un fond sado-masochiste, tout ceci n'est pas de la plus grande originalité, et le cas
Norman
reste, ama, dans le cadre de fantasmes un peu clichés, dont l'expression littéraire ne provoque pas d'impression hallucinante. Bref, c'est assez plat, tout ça.Norman
n'est pas Sade. Il semble plutôt être l'émergence littéraire de ce qu'on pourrait imaginer être le fond croupissant des fantasmagories d'un cerveau peu éduqué.On notera que ces ouvrages ont eu cependant un certain retentissement, jusqu'à provoquer l'apparition de mouvements Goréens, (voir annonce d'Olivier : ici),
dont les membres - tiens en voilà :
tentent de s'organiser à la façon de Gor :
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Le préambule signalait que