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Graphisme : Fabien Grolleau a développé un style bien a lui, que je n'oserais pas comparer étant donné mon manque de culture BD. Un style jeté, encré en nuance de gris, n'oubliant pas le détail et avec une présence notable du détail architectural (l'homme est architecte de formation). Si apparemment le tirage, pas assez respectueux, de cette édition format poche de chez Delcourt fait perdre en nuance (c'est un peu trop sombre), on appréciera ces pages détaillées et vivantes. Mais c'est surtout dans les compositions que je prends mon pied perso : c'est un feu d'artifice de mises en pages, qu'on découvre chaque feuille tournée. Chaque chapitre est ouvert par une couverture du "Fantômes des Everglades" - qui date l'action (y'a des flashback), voilà un élément parmi les plus visibles de l'attention portée par l'auteur à la structure globale.
Scénario : il est plus difficile pour moi de parler du récit pour deux raisons... d'abord, il ne s'agit que du premier tome (la "série comptera deux tomes). Deuxièmement, le "Fantôme" avait déjà fait son apparition dans le fanzine "Vide-cocagne" ce qui m'ôte un peu de l'effet de découverte.
Notons quelques points :
- Croyez bien qu'à la fin du premier tome, vous ne pourrez que vous perdre en conjectures sur le développement possible de ce récit. Qui est ce personnage à la gueule cassée ? Le vieux fou retrouvera-t-il ses esprits ? Serait-il vraiment le "Fantôme" ou le fils du Fantôme ? Le dessinateur va-t-il se taper Patricia ^^ ? Bien malin qui le dira, et certes, le récit réussi à nous donner envie de connaître la suite, c'est-à-dire (c'est dégueulasse) de raquer le deuxième tome :'D
- Cependant, je dirais qu'on est à la fin du premier tome au tout début de la phase Action du schéma quinaire de Larivaille si vous voyez ce que je veux dire ^^. Ou plus grossièrement, le premier tome fait surtout découvrir les personnages, leurs passés, leurs relations (faites ou potentielles) et l'action réelle démarre au moment où on vous l'ôte de la bouche (retire des yeux). Ceci provoque l'effet du précédent paragraphe mais en même temps laisse un peu sur sa faim...
Non, faut que je trouve un truc plus méchant à dire. Parce que sinon on va croire que je suis partial, et puis sinon ce ne serait pas moi... mmmmm... Il y a beaucoup d'éléments assez classiques dans le récit, et dans ce premier tome, cela empiète un peu sur le terrain habituel de Fabien Grolleau que je n'ai jamais su définir précisément mais qui est quelque part du côté d'un merveilleux ou d'une étrangeté... spécifique... mmmm... mêlé à des problématiques plus... "quotidiennes", enfin... (c'est pas facile) mais on voit ça en ligne par exemple avec "La forêt de Mickaël".. Ici la chose est introduite par le "Fantôme" et ses "délires" ou "visions" (il hallucine, voyant en surimpression du réel bien autre chose que le commun des mortels - à moins que ce ne soit nous qui...) - j'espère qu'à la fin du deuxième tome cet aspect plus classique du récit aura laissé la place à cette spécificité Grolleauienne - pour mon plaisir bien sûr...
Quoi ?
C'était pas méchant ?
Ok : y'a un truc qui cloche à mort, c'est le pseudonyme de l'auteur : franchement, j'ai fait souffrir mon amour propre à écrire une chronique sur une BD d'un certain Fabien Grolleau... puh !!!