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Olivier

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Le père éternel

Philip Goy


Le père éternel
 Pour la présente édition :

Editeur : Denoël
Collection : Présence du futur

La critique du livre
Lire l'avis des internautes (3 réponses)

« Si la Science-Fiction française existe, c'est grâce à des œuvres comme celle-ci qu'elle s'exprime de manière originale. » Philippe Curval à propos de Vers la révolution.

Philip

Goy

, de son vrai prénom Philippe, est l’un de ces météores dont la sf a le secret.

4 livres en 6 ans, 3 romans et un recueil de nouvelles, ainsi que quelques rares textes pour des anthos, et puis plus rien.
4 livres qui ont incontestablement marqué leur époque, recueillant à chaque fois des critiques dithyrambiques, et pas moins de deux GPI, avec la parité roman / nouvelle.
La disparition de la mythique collection Présence du futur semble l’avoir emporté dans sa chute, puisqu’il n’a jamais été réédité depuis plus de 30 ans, et n’a rien publié non plus.
Et c’est peu dire que c’est fort dommage, vue la qualité du livre que nous avons ici en main.

La New wave s’est bien souvent gaussée des futurs radieux et lénifiants que nous promettait l’Age d’or campbellien.
Si Philip

Goy

se rattache clairement à la sf littéraire qui fit l’honneur de Présence du futur, son décor rappelle beaucoup celui des futurs radieux.
Dans ces années 2 140, le monde vit dans la liberté, le bonheur et l’opulence, grâce à l’informatique, les IA et les robots.
Les mentalités se sont émancipées des préjugés : un gouvernement mondial, subdivisé en régions comme l’Europe, et une société sécularisée où les mœurs sont libres.
Ajoutons à cela des progrès fulgurants de la science en général, et de la médecine en particulier.

Le cancer n’est qu’un mauvais souvenir, grâce à Jacob Stéréod, à qui l’on doit également pas mal d’autres bienfaits.
Ses descendants, s’ils n’ont pas son génie scientifique, ont au moins le sens des affaires.
Cela permet d’assurer de confortables subsides à la JSF, la Fondation Jacob Stéréod. Tout lien avec une autre Fondation bien connue en sf…
Véritable Etat dans l’Etat, la famille Stéréod garantit presque l’ensemble des services publics, gratuitement bien sûr.

Tout irait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes techno-hédonistes, si un mystérieux groupe ne s’était mis en tête d’éliminer un par un l’ensemble des Stéréod, en signant ses forfaits « Liberté Égalité Volupté ».
Qui sont-ils, et surtout quels sont leurs buts ?
C’est ce que va essayer de découvrir David, l’outsider de la famille.
En effet, chez les Stéréod, la descendance est presque toujours mâle, et toujours parfaite.
Or, David est bossu…

Voici sommairement de quoi il est question dans ce livre. Sommairement, car il est difficile d’en raconter plus, par crainte de gâcher le plaisir de la lecture, tant l’intrigue est redoutable, et offre de sacrés rebondissements, jusqu’à un final d’apothéose.

Il est assez difficile de rendre la tonalité de ce livre, à la fois plein de rebondissements, avec du Vonnegut et du Ballard, pour ce qui est de la satire et du grinçant, qui tranche agréablement avec l’engagement lourdingue à la Kesselring. On a connu pires accointances.
A cet égard, l’auteur est un peu le chaînon manquant entre la meilleure sf des 70’s, façon Pelot (intrigue retorse à souhait avec une réflexion politique et sociale qui évite l’écueil de l’engagement et du lourdingue à la Kesselring –répétition volontaire pour bien insister : non, ce n’est pas de la littérature tract) et la sf à venir des années 80, celle de Limite (Berthelot, Volodine, Barbéri, Jouanne, Vernay), qui n’hésite pas à s’emparer de la sf avec un esprit marqué par l’incongru, quelque part entre Vian et Isidore Ducasse.
Il réussit même l’improbable, c’est-à-dire un mix entre la sf plutôt littéraire de Limite et l’écriture racée d’un Pelot.

Goy

fait partie de ces francs-tireurs qui ont fait les plus belles heures de Présence du futur à cette période, avec le regretté Daniel Walther ou Pierre Pelot, qui signaient à cette période, et dans cette collection, des oeuvres d'une haute ambition, et qui restent des oeuvres marquantes, de véritables pierres de touches d'un zénith de la sf francophone..

Pour un premier roman, c’est un coup de maître, pas moins.
L’auteur sait (se) jouer de la sf, de ses thèmes, et de ses idées, pour mieux les tordre et les distordre. Il arrive avec bonheur à mélanger et équilibrer son cocktail (polar futuriste, anticipation, satire), avec un raffinement exemplaire.
Encore classique dans sa forme, mais clairement ambitieux et novateur,

Goy

avec ce roman se place au premier plan de la sf francophone. Il est absolument scandaleux que son œuvre, finalement assez mince, n’ait pas fait l’objet d’un travail éditorial depuis des décennies. Puisse cette critique vous convaincre de le lire.




Le grand biologiste Jacob Stéréod a vaincu le cancer.
Des siècles plus tard, l'élite de ses descendants prodigue encore à l'humanité les bienfaits d'innombrables inventions.
Pourquoi éclate alors un hideux terrorisme égalitaire ?
La difformité de David Stéréod en fait un marginal pour sa famille.
Il porte sur les siens et sur le monde un regard critique.
Il découvre l'erreur, évidente, que Michel-Ange a commise en sculptant son David.
Il cherche une raison aux préjugés, aux haines.
Et si tous les secrets politiques, familiaux, amoureux, biologiques, n'en faisaient qu'un ?
La solution de l'énigme sera stupéfiante, scandaleuse, mais rigoureusement logique.

Epuisé depuis de nombreuses années, enfin réédité,
ce passionnant roman de science-fiction se révèle aujourd'hui
comme une oeuvre d'anticipation d'une précision hallucinante.
L'imagination folle est devenue réalité quotidienne.

L'auteur :
Né en 1941 près de Lyon,
ancien élève de l'École normale supérieure, chercheur en physique au C.N.R.S.
A aussi publié dans Présence du Futur Le Livre/machine (mention spéciale au festival de Metz 1976)
Vers la Révolution (1977) Faire le mur (1980)


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