Masterton
destine volontiers à un public adolescent, un peu comme une respiration entre des oeuvres plus noires (ou rouges).Rook est le nom d'un jeune professeur de collège enseignant à une classe spécialisée. Il est particulièrement apprécié par ses élèves car très à l'écoute d'eux, très empathique.
Mais Jim Rook a aussi la particularité d'être dôté de dons médiumniques qui, couplés à un altruisme jamais démenti, l'ont poussé à mener des investigations périlleuses, les dernières l'ayant visiblement très affecté. C'est d'ailleurs une différence majeure avec les autres volumes du cycle : Rook apparaît d'emblée déprimé, semble avoir perdu sa joie de vivre, et ne semble d'abord pas vouloir communiquer avec grand monde si ce n’est avec Tibbles II, sa chatte au sixième sens félin très développé et pour laquelle neuf vies ne sont pas de trop.
Le cadre ainsi posé laisse craindre bien des clichés; et il y en a, ainsi que de la naïveté et une ou deux petites incohérences. Mais rien de vraiment gênant si l'on accepte le principe de ce genre de livre : un ouvrage léger qui se lit vite et agréablement car écrit dans un style toujours accessible, ponctué de notes d'humour ... et de poêmes.
Et puis
Masterton
qui, ici comme dans la grande majorité de ses ouvrages fantastiques, a choisi de réveiller des croyances ancestrales pour les convoquer dans notre monde, moderne et matérialiste, fait preuve de plus d'originalité que de coutume dans le choix de l'entité maléfique menaçant notre santé physique et mentale. Sa créature parvient à mêler étrangeté et effroi, horreur et surréalisme.De plus, la fin de l'histoire, traditionnellement le point faible de cet auteur qui a tendance à les expédier, est plus lente à se mettre en place et plus cohérente.
Aussi l'ensemble est-il suffisament tenu pour que lecteur puisse à loisir s’attarder sur un nouvel aspect de la lutte éternelle entre le Bien et le Mal, les liens qui unissent ces contraires, la persistance des mythes et leur dissimulation, la proximité entre des faits apparemment sans rapports.
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En conclusion, si Magie des flammes, opus majeur d’une œuvre mineure, ne peut prétendre être de la grandre littérature, il n’en demeure pas moins un livre plaisant et, pour qui le souhaiterait, ouvert à la réflexion.