Jacques Barbéri est de retour au premier plan après 4 années d’absence. Il a publié entre temps des nouvelles et a aussi traduit. C’est aux éditions La volte que paraît conjointement Narcose, le premier tome d’une trilogie éponyme ; et un recueil de nouvelles : L’homme qui parlait aux araignées.
Narcose est une ville-sphère. Le corps est instrumentalisé, modifié, transformé via des plastitêtes et des plastiorganes. Chaque être « humain » peut ainsi prendre l’apparence d’un autre, changer de corps, par des voies légales ou transgressives auprès des marginaux. On appelle cela de la « chirurgie esthétique carnavalesque ».
Au bar Lemno’s club, Anton Orosco, ancien architecte aujourd’hui promoteur immobilier loin d’être clair, tombe sous le charme de Lisandra. C’est une scientifique spécialisée dans les interfaces biomécaniques. Elle possède un monstre arachnide (une interface biotique autonome).
Plus tard, au bar mobile de Alice, Anton prend un verre peinard au milieu d’une faune éclectique d’habitués. Sans crier gare, des moines kamikazes surgissent et font sauter l’établissement. Alice semble être la seule survivante lorsqu’elle se réveille dans un hôpital. En effet, un médecin l’informe que toute sa clientèle y est passée, sans parler de l’anéantissement du bar. Adieu le fonds de commerce. Un autre personnage entre à son tour dans la pièce. Anton se serait tout simplement volatilisé. Problématique car il est recherché…
Narcose est un roman à l’univers onirique et débridé, totalement fou. De mon point de vue, Narcose s’apparente aux romans de Jeff Noon : drogue, roboflics, altération de la réalité, monde des rêves, imagination débordante… La suite est prévue pour 2009 : La mémoire du crime. Barbéri est un écrivain français a (re)découvrir au plus vite. Par la même occasion, vous soutiendrez un petit éditeur dont le catalogue n’a rien à envier aux plus grands.