Je ne raconterai pas la génèse de ce prix ni de cette série d'anthologies (c'est d'ailleurs le sujet d'un des articles de l'ouvrage), mais je me bornerai à rappeler que le Nebula est un prix d'écrivains au collège électoral limité et que, du fait de l'organisation un peu complexe de la chose, les textes présentés sont parus en 2005 et ont obtenu le Nébula 2006 ( j'espère que tout le monde suit ;-)).
L'anthologie commence par la short-story primée, Echo de Elizabeth Hand, une histoire douce amère d'une survivante solitaire dans un monde (le notre) en décomposition lente. C'est un texte sobre mais assez troublant.
Elle est suivie par la novella gagante Burn (Fournaise) de James Patrick Kelly, texte oscillant entre l'humour et la tragédie, qui donne en tout cas envie d'approfondir l'univers post-humain décrit aux marges du récit. Une preuve de plus de la grande maitrîse de Kelly sur ce format.
La meilleure novellette de 2005 est celle de Peter S. Beagle, Two hearts. Je serais plus méchante pour cettexte qui se trouve être de la fantasy dans ce qu'elle a de moins original : un décor de carton-pâte (licorne, magicien, roi, griffon, paysans...) et une intrigue déjà lue mille fois (le vieux guerrier qui reprend du service pour sa dernière mission qui lui sera fatale). Un texte dont je m'explique mal la présence, si ce n'est le fait qu'il se rattache au roman le plus connu de Beagle : The last unicorn.
Pour rester dans les vainqueurs, il y a aussi un extrait relativement autonome du roman Seeker de McDevitt. Un livre plus intimiste que les autres productions de l'auteur.
Il y a aussi plusieurs bonus :
- une nouvelle de James Gunn, intronisé Grand Maître en 2007 : The listeners, premier segment du fix-up homonyme
- les poèmes vainqueurs des Rhysling Awards (que j'avoue humblement ne pas avoir lus)
- The woman in Schrödinger's wave equations par Eugene Mirabelli, une des short story finalistes, un texte que je n'avais pas remarqué mais qui marie harmonieusement l'art et la science
- plusieurs articles de grands noms (Card, Jones, Resnick) sur l'état de la SF ou son devenir, toujours intéressants à lire
- des introductions à chaque texte donnant d'utiles précisions sur leur génèse
Au final, ce n'est certes pas une anthologie originale puisque la plupart du contenu est déjà connu voire traduit, mais, outre des textes d'excellent niveau, c'est un bon instantané de l'état du genre
Comme dirait Bull :
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Bonus :
(Del Rey, 1985, couverture de Sternbach)