Autrefois représentée couverte de petits hommes vert ou gris, elle est à présent considérée comme la prochaine terre d’accueil des générations futures. Robert
ZUBRIN
n’est donc pas le premier à s’attaquer à la conquête de Mars.Mais, alors, qu’y a t il de si spécial autour de ce livre ?
Et bien, son auteur est également le fondateur de la Mars Society, organisation internationale encourageant l’exploration et la colonisation humaines de Mars. Consultant à la NASA, il est aussi à l’origine du projet Mars Direct, dont on pourra trouver l’explication technique en annexe du roman.
Ah, oui, intéressant ! Un roman sur l’exploration de Mars écrit par le spécialiste en la matière, ça doit être plutôt bien, non ?
Oui ça aurait pu être le cas, mais en fait non !
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Cinq étasuniens sont sur le point de mettre le pied sur la surface de Mars. Mais si les quelques mois nécessaires pour approcher la planète rouge ont été relativement tranquilles, la rentrée dans l’atmosphère martienne commencent plutôt mal. Les boulons explosifs permettant de séparer le module de descente de la partie propulsion ne veulent rien savoir. Diantre, Enfer et Damnation, le suspense est à son comble des les premières pages du roman. Une seule solution il faut procéder à une activité extravéhiculaire. C’est Gwen qui s’y colle et dans un élan de générosité et d’abnégation totale elle se sacrifie pour la survie des ses petits camarades [Là, normalement vous devriez avoir les larmes aux yeux]. Mais c’était sans compter sur Townsend, le commandant, qui risquera la vie de tous pour la sauver [Là, normalement vous devriez ressentir de la fierté. Il est vraiment beau, grand et fort cet ex pilote de l’US Air Force]. Mais cet incident technique n’aurait jamais du arriver... Oh my God ! Et si c’était un sabotage.
Enfin, ils sont sains et sauf et posent les pieds sur ce sol rouge et poussiéreux. Ils plantent la bannière étoilée et commence à ce bouffer le nez pour savoir qui prendra le Rover en premier...
Bon, vous l’aurez compris, tous les clichés du genre vont y passer. De la découverte de la vie sur Mars, à la recherche d’eau dans les sous sol. De la tension entre membres d’équipage, en passant par les méchants saboteurs au centre de contrôle qui feront tout pour les empêcher de revenir. Rien ne vous sera épargné. Bon si il y a tout de même une nouveauté à la fin (qui à le mérite de m’avoir fait sourire), que je ne dévoilerais pas, eu égard aux quelques courageux qui oseront affronter ce livre.
Le récit est sans doute rigoureux du coté scientifique, mais pour le reste c’est le plus souvent du déjà lu. Sans compter que ça frise le ridicule par bien des cotés. Les personnages sont beaucoup trop typés. A croire que les psys de la NASA ont un QI inférieur au premier chimpanzé envoyé dans l’espace. Mettre cinq gugusses comme ça dans une boite à sardine ça ne peut décemment pas tenir plus d’un mois. Ils ont pas vu Loft Story ou quoi !!!
On a la scientifique très sure d’elle, super canon et issue de la bourgeoisie ; la militaire, bigote, venant d’un milieu défavorisé ; le géologue, bouseux Texan, pistonné pour la mission ; le commandant ex pilote qui arrondit les angles et l’historien de l’équipe, amoureux fou de la scientifique canon, qui a intégrer le groupe au tout dernier moment. Un mélange explosif à souhait !
Autre grand moment du récit, l’auto citation. Un des personnages fera référence à un écrit de
ZUBRIN
pour bien marquer le fait que vraiment ce qu’il a écrit c’est quand même vachement bien.Rebecca examina le texte affiché sur le bloc-notes électronique de McGee. Bien des années s’étaient écoulées depuis qu’elle avait lu ces lignes pour la première fois, mais elle reconnut instantanément le passage de Cap sur Mars, publié dans les années 1990.
Pitoyable !
Alors, certes, il ne faut pas prendre ce livre pour autre chose que ce qu’il est réellement, c’est à dire un outil de propagande au service de la cause de l’exploration de Mars. La conquête de l’ouest est terminée, attaquons-nous à la conquête de Mars que diable. Voila en substance le message de
ZUBRIN
. Mais qui a dit qu’une propagande devait être portée par un mauvais support.Non, ce livre ne méritait vraiment pas d’être traduit.
Tiens en parlant de traduction, je voudrais juste attirer l’attention de l’éditeur sur le choix du traducteur. Méfiez vous de cet homme, c’est un psychopathe ! Il faut absolument retirer la fonction « Insertion - Note de bas de page... » de son traitement de texte : pas loin d’une note toutes les 5 pages pour agrémenter la lecture d’un commentaire on ne peut plus indispensables du genre - Holophotographie [1] ou encore Bannière étoilée [2].
Je vous jure que passées les 20 premières pages, on appréhende de plus en plus le moment ou l’on sera obligé de tourner la page et de découvrir une fois de plus une note aussi utile que nécessaire.
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[1] Photographie en trois dimensions
[2] Drapeau national des Etats-Unis