Forum SF
  Critiques
  Critiques BD
  A propos du site
  L'Atelier
  Remue-méninges
    Le bistrot
    Annonces (une dédicace ? vous venez de publier un livre ?)
Pseudo :
Passe :
  Pas encore enregistré ?
  Mot de passe oublié ?
18 visiteurs actuellement
  Les forums de Culture SF
ARNm

Inscrit le :
11/10/2005
6 critiques
225 messages
Consulter le profil de ARNm
Envoyer un message privé à ARNm

Paradis (L'Infernale Comédie - volume 1)

Mike Resnick


Paradis (L'Infernale Comédie - volume 1)
Traduction : Luc Carissimo
Illustration : Philippe Gauckler
Titre original : Paradise : A Chronicle of a Distant World

 Pour la présente édition :

Editeur : Denoël
Collection : Présence du futur
Date de parution : 1995

La critique du livre
Lire l'avis des internautes (8 réponses)

Voilà, je l'ai fini et je pleure.
Maintenant je pleure.
Je pleure sur mon ignorance crasse et commence seulement à comprendre ce roman alors que j'enchaînais déjà à un rythme de forçat le second de la série.
Prendre son temps, respirer un instant.
Le Kenya.

Le Kenya dans la littérature de science fiction, cela vous dit bien quelque chose non ?
Ne me dites pas que vous ne connaissez pas Kirinyaga ?
Kirinyaga, bien plus qu'un roman de science-fiction et véritable recueil de contes philosophiques africains.
Kirinyaga, au sommet de mon panthéon personnel bien au chaud à côté des fleurs pour Algernon, de L'homme tombé du ciel et du Monde Inverti.
Kirinyaga - une utopie africaine - ou le Kenya ancestral transposé sur un planétoïde terraformé.


Non content d'avoir écrit l'un des romans les plus novateur de la SF moderne, Mike

Resnick

reprend cette fois l'Histoire de son pays muse, la transpose sur la planète Peponi et réussit à bluffer le lecteur pourtant averti.
C'est que l'Afrique de l'Est,

Resnick

, il connaît.
Avec des ouvrages comme Ivoire, Santiago, le superbe Kirinyaga ou encore la trilogie de " l'Infernale Comédie " (dont le premier volet " Paradis " nous occupe ici) il en a même fait le centre de son inspiration littéraire.
S'il est vrai que ses autres romans d'orientation plus classique relevant soit de la fantasy (Le secret de la licorne) soit de l'opéra de l'espace (La belle ténébreuse...) sont moins dignes d'intérêt, " Paradis " par contre est d'une toute autre trempe.

Oh, bien sûr, sans être un spécialiste de l'Afrique, le parallèle que nous proposera Resnik entre la planète Peponi et le Kenya pourra prêter à sourire tant le décryptage est aisé.
D'ailleurs en début de lecture, le lecteur s'amusera de manière systématique à transposer sur " notre " grand continent noir la chasse et de la disparition des cuirassés pour récupérer les oculithes, la férocité des Félidémons, la beauté des troupeaux de Dos d'argents cornus, l'ethnie des Bogodas, des Sibonis ainsi que le Mont Pepon.
Pour les irrécupérables : éléphants, défenses, lions, buffles, Kikuyus, Masaïs, mont Kenya.
Bien vite pourtant le lecteur oubliera cet effort de traduction et se laissera griser par ce planète-opéra aussi atypique que coloré tant l'épopée présentée est passionnante.
Pour ce faire et comme à son habitude, Resnik ponctuera son récit de plusieurs moments bien distincts en suivant les recherches pour ne pas dire les pérégrinations de Matthew Brenn jeune thésard et futur écrivain bientôt spécialiste de l'histoire de la planète Peponi.

Ainsi, le premier volet intitulé " Aube " est l'occasion pour lui d'interviewer un vieil explorateur mourant mais prolixe qui lui racontera sa découverte des paysages vierges et de la faune sauvage de cette planète idyllique (à la manière de little big man).

Le deuxième volet " Midi " permettra à Brenn de compléter la biographie du vieux chasseur en rencontrant les anciens colons des premières exploitations péponiennes. Il y découvrira le mode de vie de l'époque mais aussi toute l'horreur de la révolte des habitants originels bientôt suivie par une répression sanglante de la part des autorités humaines.

" Après midi " et Brenn devient le biographe officiel du grand président Bogoda de Peponi. L'accès à l'indépendance et la reconstruction éclairée de la planète mais aussi le népotisme et les barbouzeries en tout genre seront au rendez-vous de ce " chapitre " cynique.

" Crépuscule " sera le dernier voyage de Brenn sur la planète meurtrie. Il y rendra compte, en guise de bilan, de la difficile succession de Buko Pepon par un Nathan Kibi Tonka désenchanté.


Il y a quelques jours après une rude journée de labeur j'ai googueulisé " Histoire du Kenya " comme ça, pour voir et j'en suis resté sans voix.

L'annexion par le consul britannique J. Kirk, le début de la colonisation sur les hauts plateaux, la chasse à outrance, la redistribution des terres, le mouvement indépendantiste, l'exil de Kenyatta chef du KCA, , la révolte des Mau-Mau, l'emprisonnement de Kenyatta suivi de 15 ans de pouvoir, son mot d'ordre, son surnom, la modernisation de Nairobi, la création des grandes réserves, les assassinats, la difficile relève de l'emblématique président en 1978 par Daniel Arap Moi issu d'une ethnie minoritaire (les Kalenjis) et toutes les désillusions, toutes ces désillusions.

Alors superbe retransposition historique ou formidable roman d'aventure d'une construction exemplaire débouchant sur une réflexion sans complaisance à propos du colonialisme et de ses pièges ? A vous de choisir.




« A la seconde où vous posiez le pied sur cette planète, c'était comme si vous veniez de redécouvrir le jardin d'Eden. » Monde sauvage et exotique peuplé de créatures fabuleuses pour August Hardwicke, l'ancien chasseur de fauves, paradis perdu pour les colons qui ont fui quand la planète a accédé à l'indépendance, paradis à retrouver pour les indigènes projetés de l'âge de pierre à l'Ere galactique, Peponi est d'abord un mystère, une forêt de récits contradictoires qui enflamment l'imagination de Matthew Breen. Jusqu'à ce qu'il se rende enfin sur les lieux et voie se dessiner sous ses yeux tour à tour fascinés et horrifiés une vérité aussi complexe que douloureuse...
Dans la lignée d'Ivoire et de Santiago, un roman-puzzle qui transpose l'histoire du Kenya en une superbe fable sur les pièges du colonialisme.

L'auteur
Mike Resnick écrit de la science-fiction depuis plus de vingt ans tous en élevant des chiens en compagnie de son épouse. Sa découverte émerveillée de l'Afrique et de ses mythes a donné ces dernières années une nouvelle orientation à son oeuvre, désormais comparable aux grandes fresques d'un Vance ou d'un Farmer. Paradis est le premier volet d'une trilogie comprenant Purgatoire et Enfer.


Vous aimez ce livre ou cette critique ? Faites-en part à vos amis !   
  



Lire l'avis des internautes (8 réponses)

Science-fiction

, fantastique, fantasy : Culture SF, toutes les littératures de l'imaginaire

© Culture SF 2003 / 2014 - Conception et réalisation : Aurélien Knockaert - Mise à jour : 08 juin 2014

nos autres sites : APIE People : rencontres surdoués - Traces d'Histoire