| |||||||||||
L'histoire :
Un homme, après une soirée arrosée, rentre voir sa petite famille. Mais voilà, l'alcool aidant, il se trompe de train.
L'alcool, ou un sacré acte manqué ? Car le train l'emmène directement vers la ville de son enfance. Une ville qu'il méconnait, comme il méconnait son passé. Là, il faut attendre le train suivant, et en errant, le héros entre dans un cimetière, retrouve la tombe de sa mère...
Et soudain, le voilà adolescent.
Et c'est parti :)
Quel regard le jeune héros de quarante ans, de retour dans le passé, jette-t-il sur sa propre famille oubliée. Comment revit-il ses journées de lycée, ses camaraderies. Mais aussi, comment et doit-il modifier son propre passé ? Comment peut-il ne pas le modifier, d'ailleurs ? Peut-il se laisser tenter par un amour adolescent, lui qui en, en fait, est marié ? Et que doit-il faire, alors qu'inexorablement approche le jour où son père va disparaître sans laisser de trace... un jour qui reste une douleur sourde dans l'âme du quadragénaire, et qu'il tentait sans doute, tant bien que mal, d'oublier ?
La qualité du scénario fait qu'on ne peut qu'élever la bande dessinée au rang d'oeuvre littéraire. Donnez ce livre à n'importe quel prof de français grincheux, qui ne veut pas voir de bd, et encore moins de manga, et il reviendra vous en demander la langue pendante.
Cette histoire, hautement intimiste, est relaté avec une maîtrise complète, une qualité irréprochable. Et cette odeur d'étrangeté, qui reste attaché à ce personnage de 40 ans dans la peau d'un tout jeune homme.
Mais pire :
le dessin est à la hauteur du scénario. Taniguchi a un traité magistral. Les cadrages, la structure des planches, les aplats noirs savamment distribués , un trait qui garde au papier toute sa luminosité. Trait d'ailleurs d'une finesse, d'une précision diabolique, alors même qu'il sait garder la présence et la trace de la main.
beu... alors, je vous le dis, moi, j'ai trouvé ça génial... certes, je ne suis pas le seul à le dire, puisque l'ouvrage à reçu un alph-art à angoulème en 2003... mais qu'importe... si c'est moi qui vous le dit :))
c'est vrai, j'en suis encore tout retourné...