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La principale raison derrière aussi peu d’originalité tient dans ce que ce récit ne parvient pas à dépasser le stade de l’action pour l’action, et sans pour autant que toute cette violence – au demeurant assez sage – le place à part des autres productions du genre, bien au contraire : dans la lignée de Mad Max 2, Rage s’articule tout entier autour d’un feu d’artifice presque permanent et au final doté de très peu de substance, tant sur le plan narratif que sur les aspects psychologiques ; sur ce dernier point, d’ailleurs, mérite d’être précisé qu’il y avait pourtant de la matière mais celle-ci reste hélas sous-exploitée tout le long du récit qui préfère laisser la part belle à un spectaculaire certes de bonne facture mais néanmoins assez répétitif et surtout inutile.
Pour cette raison, vous ne vous intéresserez à ce one shot – le cas échéant – que pour ses graphismes. Ceux-ci présentent d’ailleurs comme particularité de mêler un style très brouillon à un autre très travaillé, en particulier à travers une technique d’aquarelle et de lavis bien aboutie, et parfois même sur une seule et même planche – ce qui n’est pas banal… Force est de constater que les vignettes les moins achevées restent celles qui confèrent le plus de dynamisme à l’action la plupart du temps, et notamment en rendant de manière tout à fait adéquate la confusion des combats : j’ignore si c’était l’intention de l’artiste mais la technique s’avère habile et le résultat final d’une efficacité inattendue. Quant aux divers designs et décors, on apprécie leur diversité qui témoigne d’une solide créativité.
Si Rage ne manquait pas de potentiel, celui-ci s’avère au final bien trop sous-exploité pour en faire une œuvre vraiment recommandable à ceux d’entre vous friands de récits aboutis et de personnages développés. Les autres, par contre, qui aiment les visuels inhabituels et les techniques aussi maîtrisées que sensibles, se pencheront dessus avec un certain bonheur.