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BouquetdeNerfs

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15/09/2007
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Rollerball

William Harrison


Rollerball
Traduction : Jacques Martinache
Illustration : Jouineau Bourduge
Titre original : Rollerball
Première parution : 1973

 Pour la présente édition :

Editeur : Presses de la Cité
Date de parution : 1975

La critique du livre
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« Le véritable cœur de Rome n'est pas dans le marbre du sénat, il est dans le sable du Colisée. Il va leur apporter la mort... et ils vont l'aimer pour ça. »
[Réplique du film Gladiator.]


Rollerball Murder, nouvelle écrite par William

Harrison

en 1973, a fait son petit bonhomme de chemin.

Un monde à l’abri de la guerre est dans le carcan de 6 puissantes corporations qui le contrôlent (Energie, Alimentation, Luxe, Logement, Communications, Transport). Dans cette société policée et matérialiste, la liberté, la curiosité et l’individualisme disparaissent peu à peu. L’individu est devenu un animal politique bien dompté, aveuglé tant par sa confortable vie dans une société de consommation, que par l’art des «administrateurs» de le distraire !

L’Entertainment qui fascine le monde entier s’appelle le RollerBall Massacre, un mélange de handball, de football américain, de motocross et de hockey, tous les coups sont permis pour marquer des buts, et poutrer l’adversaire !

Adulé par des millions de téléspectateurs, le héros Jonathan E. est le meilleur joueur du monde de Rollerball. Soucieuse et inquiète de cet engouement qui pourrait être une menace pour le système, sa corporation lui «conseille» de prendre docilement sa retraite…

Comme la Longue Marche (Marche ou Crève de Stephen King), comme les combats entre gladiateurs romains dans l’arène, le spectacle du Rollerball est le reflet de la société et du monde qui le pratiquent : «les uns y tiennent boutique et ne songent qu’à leur profit ; les autres y payent de leur personne et cherchent la gloire ; d’autres se contentent de voir le jeu, et ceux-ci ne sont pas les pires.» [Pythagore]
Cette nouvelle en est une violente illustration.
Avec de l'action, de l'émotion et du fun !

________
Le film :




En 1975, le réalisateur Norman Jewison et l'auteur William

Harrison

réalisent l’adaptation cinématographique. Des vrais hockeyeurs, skateurs, et cascadeurs en moto ont donnés vie à ce jeu terrible sur la piste de l’Olympic Stadium de Munich, considéré à l’époque comme le stade le plus moderne du monde. Lors du tournage, l’acteur James Caan (Jonathan E) se disloque une épaule et se casse une côte, un cascadeur est hospitalisé 6 mois suite à un accident lors des essais sur piste plate, et un autre heurte un mur à 50 km/h sur la piste circulaire et inclinée, fabriquée à Munich.

Le film est fidèle à la nouvelle. Malgré les scènes ridicules et inutiles dans la bibliothèque informatisée de Genève, cette société futuriste a du vrai. Les matchs dans l’arène et les violents affrontements sont impressionnants. La Toccata en ré mineur de JS Bach donne le ton dès le début du film, lors de l’entame d’un match. Propulsé de suite dans l’action, on en a pour nos mirettes !

________

Le jeu :




Finalement, le Rollerball a été décliné, une nouvelle fois, sous la forme d’un jeu vidéo. En 1990, les Bitmap Brothers développent Speedball 2 Brutal Deluxe, les règles sont différentes, pas de courses de moto, mais l’esprit du Rollerball plane dessus. Le jeu est excellent !
Il faut jouer astucieusement en taclant les joueurs adverses pour gagner les espaces, s’acharner sur les meilleurs joueurs pour les tuer, multiplier les tirs vers la zone d’en-but, ramasser les bonus et l’argent qui tombent sur le terrain. Les tactiques sont d’autant plus nombreuses qu’il y a plusieurs façons de marquer des points. L'important est de rester brutal. En d'autres termes, je privilégie le "n-e-t-t-o-y-a-g-e" avant de ramasser prudemment la balle sur le terrain.

Les matchs du championnat se déroulent devant un public excité. Les gradins sont parcourus par le légendaire vendeur ambulant qui ne cesse de crier « Ice creaaam, ice creaaaaam !! ». Dans les tribunes, les gens lèchent leur glace pendant les temps morts (qui ont jamais mieux porté leur nom), car parfois une sirène retentit pour interrompre la partie. Alors, le robot-ambulance sort le mort sur civière, et son balai mécanique nettoie le terrain souillé de sang. Slurp… C’est la vie !
La partie peut reprendre…

A mes yeux, un monument du jeu vidéo. Trop mortel quoi ! :-)

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Le reste du recueil dans tout ça ?!




Surprise, Rollerball est la seule nouvelle SF de ce recueil. Les autres nouvelles n’en sont pas moins étonnantes, ou drôles. William

Harrison

esquisse le portrait de plusieurs hommes dans un moment fort de leur vie : un plombier sollicité par les femmes, un lanceur de poids décontenancé par son public, un ermite empathique, un pompier malchanceux au feu, un fou mercenaire, un bibliomane cuistot. Ils ont tous une folie ou un mutisme qui les rend profondément humain, c’est très agréable à lire, il y a de très bonnes idées dans ce recueil.









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