Et Terra ma nation.
L'espace est mon habitation;
Les étoiles, ma destination.
Vengeance!
Gulliver Foyle est un naufragé de l'espace, l'unique occupant d'une épave dérivant dans le vide sidéral, et qui se raccroche à la vie avec la dernière énergie d'un animal blessé.
L'espoir, dit-on, est le dernier à mourir et il est bien près de son terme quand apparaissent les secours, le croiseur Vorga... qui l'ignore ostensiblement.
Dès lors, une idée fixe s'ancre dans l'esprit de Foyle : détruire le Vorga!
Alfred
Bester
a reconnu sa dette envers Le Comte de Monte Cristo pour l'idée de base de son roman mais, comme souvent chez cet auteur, il s'agit là d'un cadre fort et fiable lui permettant les audaces les plus folles.Feux d'artifices
L'univers où se démène Gulliver Foyle a été profondément chamboulé par une découverte majeure : le "tranzitt", faculté de l'homme de se téléporter par la seule force de l'esprit. Seules varient les distances franchies d'un "bond" par les différentes personnes.
Criminels et espions n'ayant pas moins de capacités que les autres, ceci augmente la paranoïa d'un monde sur la brèche du fait de la guerre entre Terra et les Satellites extérieurs.
Muni de ce puissant levier,
Bester
nous ballade d'un astéroïde colonisé par une secte scientiste à une prison logée dans un gouffre du sud de la France et nous fait assister à des intrigues de palais comme à des numéros de cirque.S'ajoute à ce décor une énigmatique arme fatale, le PyrE, auquel notre héros semble lié malgré lui.
L'éducation de la brute
"Héros" est un terme quelque peu flatteur pour présenter Foyle. Certes, sa condition de victime peut nous le rendre immédiatement sympathique mais c'est bien là la seule chose. Gulliver Foyle est un individu frustre qui jure comme un charretier et a surtout l'habitude d'employer la force brute; et sa monomanie vengeresse n'est pas faite pour lui inculquer finesse et ouverture d'esprit.
Mais, dans ce monde fou, beaucoup de choses peuvent changer, à l'exception notable de la cupidité et de la soif de pouvoir des hommes.
De bête humaine qu'il était, Foyle se rapprochera de la condition de surhomme vanvogtien.
Il faut dire que, sur son chemin, il croisera des femmes : débrouillardes, manipulatrices, pédagogues; elles sont toutes des personnages forts qui compteront pour une bonne part dans son éducation.
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Plus débridé que L'homme démoli, mieux tenu que Les clowns de l'éden, Terminus les étoiles est un roman de la démesure où
Bester
a dit vouloir appliquer le vieux proverbe hollywoodien "commencez par un tremblement de terre et poursuivez jusqu'au paroxysme", ce qui se traduit par des dernières pages hallucinés où des jeux typographiques nous sautent aux yeux sans toutefois jamais être gratuits.En guise de conclusion, quelques mots de Damon Knight, critique acerbe séduit par la verve
bester
ienne :"La science de