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Ce second tome se place sous le signe du développement, de la maturité qui se construit peu à peu, soit l’élément classique par définition d’un récit se voulant initiatique. Ainsi, la très jeune Pipiko qui a rejoint Triton à la fin du tome précédent se présente-t-elle très vite comme sa prétendante – dès les premières pages de ce volume à vrai dire. C’est une composante peu soulignée de l’œuvre de Tezuka prise dans son ensemble, mais ici comme dans nombre de ses autres productions le sexe transpire presque littéralement de chaque planche – même si de manière sous-jacente au lieu de franchement explicite, comme l’exigent tous les récits qui ciblent la jeunesse…
Voilà comment les quelques brèves scènes de combat qui parsèment ce tome, heureusement avec parcimonie, se différencient de celles des productions shônen : elles soulignent en fait ici l’accès progressif de Triton au rang d’homme adulte capable de défendre son foyer et sa famille plus que le simple développement de sa force brute à travers les rencontres successives d’ennemis toujours plus puissants. Le point culminant de cette maturation se place bien sûr vers le milieu du volume, quand Triton en vient enfin à quitter le giron de sa mère – le symbole se montre aussi transparent que classique.
Quant à celle qui doit remplacer la mère, elle entamera elle aussi sa propre maturation dans ce tome, lors d’un épisode qui ne manque pas d’un certain humour mais que le lecteur saisira bien mieux s’il est adulte – preuve que l’auteur s’adresse ici à tous les publics. Pour autant, et à travers une de ces recettes narratives où Tezuka excelle, cette « promise » se dérobera à lui, ce qui sera pour Triton l’occasion de terminer sa maturation avec une ultime épreuve qui ouvre ce second tome vers le dernier de la série.
On peut souligner que celui-ci se montrera assez haut en couleurs : c’est bien le lot d’une vie d’adultes après tout…