Histoire : Pourquoi le monde a-t-il tellement changé ? Nul ne le sait. Mais ce n'est désormais qu'un monde de ruines où la flore reprend ses droits. Dans ce décor de désolation, des hommes, des êtres mutants, mi-homme, mi-bête, occupent leur temps à tenter de survivre. C'est-à-dire à trouver de la nourriture.
Parmi eux, Dimento. Dimento est vaguement humain. Il est grand, fort, alerte, mais - hélas pour lui - il est assez stupide. Deux fois hélas, car tout le monde en profite bien...
Scénario : Corben avait commencé cette histoire, mais ne sachant pas comment poursuivre, il a fait appel à Strnad, qui appréciait notamment les mondes post-apocalyptiques. Le récit de Strnad est simple. Ressemblant, malgré ses 72 pages, à une nouvelle, il repose avant tout sur la naïveté du "héros", et les multiples façons qu'ont ceux qu'ils rencontrent d'en profiter. Ce n'est pas désagréable, non dépourvu d'humour - on s'en doute - mais un peu court, malgré tout.
Graphisme : Corben dans son exercice de haute voltige aérographique, sur un sujet qui lui va bien : le thème permet de voir combien son style, dessin et couleur, est mutant lui-même. Provoquant un effet à la fois hyper-réel et irréel, qui baigne le tout dans une atmosphère dérangeante.
Citation du jour : "Mozart, c'est bien autre chose que l'admirable auteur de Cosi fan Tutti, c'est, plus largement, l'intrusion dans le monde de l'Art d'une divine surprise, l'avènement inattendu d'un enfant doué, sans précédent et sans descendance unique, spécial, imitable mais inégalable et chaque fois, bien sûr, cette comète, ce météore crée un choc, un choc fatal aux dinosaures de tous poils, mais aussi capable de réveiller les endormis à la digestion laborieuse. Richard "Mozart" Corben, s'est posé au milieu de nous comme un pic extraterrestre. Il trône depuis longtemps sur le champ mouvant et bariolé de la BD planétaire, comme la statue du commandeur, monolithe étrange, sublime visiteur, énigme solitaire"
Moebius