Je croyais que la SF Hard sciences n’était pas pour moi n’ayant aucune formation scientifique, m’intéressant plus aux aspects humains, psychologiques et sociaux dans la SF. Voilà que je craque sur ce livre, classé Hard Science dont la 4e de couverture m’intrigue.
Seulement il y a un hic, VAST est apparemment un T 3 qui commence par THE BOHR MAKER et se poursuit par DECEPTION WELL.
Normal alors que je n’y comprenne rien et que je sois obligée de relire des passages entiers ? Pourtant en atteignant la dernière page je me suis dit " tant mieux " … car cela a augmenté la sensation d’étrangeté attachée à ce voyage dans l’espace et enrichi la découverte, tout le long du récit, des traces d’humanité dans ces personnages qui ne sont plus vraiment ni des hommes ni des femmes...
Pour faire simple, il s’agit d’un récit décrivant la rencontre de deux vaisseaux, l’un NULL BOUNDARY habité- j’allais écrire hanté - par nos personnages (voir la 4e de couverture) rescapés d’apocalypses diverses, l’autre alien "In its blackness, it’s seemed to be extinguishing the light of the stars. It’s something, isn’t it Urban said a chenzeme ship this close and we ‘re still alive " une entité à lui tout seul, vide mais vivant ( ?) à sa manière et lancé à la poursuite de Null Boundary pour le détruire.
Un huis clos dans l’espace assez intelligent pour soutenir l’attention jusqu’à la fin malgré le peu de personnages et d'actions réelles. Un univers fermé mais totalement bizarre, une histoire qui suffit à vous transporter dans un ailleurs tellement singulier qu’il titille votre curiosité et vous invite à évoquer avec précision des scènes pourtant fantasmagoriques comme celle de recherche d’informations dans la bibliothèque du vaisseau ou la plongée de Lot dans la peau (et non la coque) du vaisseau…
En commençant cette lecture, j’ai pensé brièvement à DESTINATION VIDE de Herbert qui m’a toujours paru difficile d’accès (l’ai-je jamais compris d’ailleurs) mais finalement cela n’a absolument rien à voir parce qu’il n’y a pas de digressions philosophiques sur la conscience mais une recherche et une analyse des motivations des personnages sur ce qu’ils sont réellement et sur ce passé qui influe toujours et encore sur leur présent.
Le but ultime n’étant pas la possession d’une planète mais la communication avec ce vaisseau alien. Et l’équipage lui-même de Null Boundary qu’est il au fond, vivant, mort, reproduit à l'infini ?
Extrait Prélude : Point zéro : initiate. A sense kicked in. Something like vision. Not because it emulated sight, but because it revealed. Himself : Nikko Jiang-Tibayan. An electronic pattern scheduled to manifest at discrete intervals. Nikko Jiang-Tibayan1. He’d been an organic entity once. Not now.
En résumé : dépaysement garanti avec une écriture qui suggère et distille les flash back
Ces derniers sont à la fois nécessaires pour mieux appréhender les caractères des personnages mais pas assez détaillés pour dévoiler les intrigues des précédents opus juste donner envie de les lire et connaître plus en détails ce qui les a conduits sur Null Boundary.
Pour moi VAST a été une plongée un peu laborieuse (question de vocabulaire) et lente certes mais passionnante dans un univers si particulier qu’il semble un rêve et suffisamment sérieux et crédible dans les progrès et inventions scientifiques qu’il devient possible au rêve d’être pendant un temps la réalité.
ET c’est ce que j’attends souvent d’un bon roman de SF : me faire croire en un monde " autre ".
Conclusion : je n’ai malheureusement pas assez de points de comparaison avec d’autres ouvrages de ce genre pour clamer au chef d’œuvre ou faire de cette chronique un plaidoyer pour la SF hard science mais j’ai trouvé VAST très original.
Je n’en dirais pas plus car ce serait déflorer le côté mystérieux de l’histoire. Une dernière remarque tout à fait personnelle, au niveau viscéral, je n’ai pas arrêté de songer aux cellules, aux bactéries et autres petites bestioles tout le temps de la lecture…
Je ne sais pas grand chose sur l'auteure sinon qu'elle a gagné le Locus (best first novel) avec The bohr maker (bien qu'ayant une piètre opinion des "prix" pour une fois je pense que c'était mérité... ) si Sandrine en sait plus, merci de donner des précisions.
un petit clin d'oeil en passant à Franz : t'as plus qu'à le lire maintenant, nah!