Décès de Jacques Sadoul.

Comme LeGaidol nous le signale dans le fil des lectures, ce grand monsieur de l'édition SF française s'est éteint l'année de ses 79 ans.


Pour moi, Jacques Sadoul, c'était surtout un nom sur couverture : "Collection dirigée par...", "Textes choisis par...", etc.
Il faisait "partie des meubles", ce qui n'est pas péjoratif, bien au contraire : à mes yeux, avec Jacques Goimard et Gérard Klein, il formait une sorte de triade et était un des plus robustes pilers sur lequel reposait les productions SF en France.

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J'ai beaucoup aimé sa série d'anthologies Histoire de la science-fiction (chez Librio) qui regorge d'excellents classiques ;
et je suis curieux de son premier roman (dédié à Lovecraft), La passion selon Satan,
qui recut d'engageantes critiques de la part de Roger Bozzetto et Jean-Marc Ligny.

Je me souviens aussi du pilier historique de J'ai lu et des superbes couvertures signées Csernus et tant d'autres.

Et quelques Univers.

Triste topique.

"J'ai lu", (la maison d'éditions) m'a toujours étonnée par sa politique d'"intégration" de la SF au sein du flot de littérature générale qu'elle libère sur l'héxagone. Aucune de ses parutions, affiliée au genre, au vu des couvertures, ne montre le moindre signe distinctif, ne laisse transparaitre son appartenance à l'imaginaire.
On en trouve l'explication dans "Le Monde de la SF" (MA Editions) (1987) sous la plume collective de Denis Guiot, J-P Andrevon & George Barlow.
Je cite: "Novembre 1969...Jacques Sadoul introduit incognito dans "J'ai lu", Clarke, Sturgeon, Van Vogt, sans mentionner que c'est de la SF, car il en était arrivé à la conclusion que "plus que la chose", c'était le mot qui rebutait le lecteur français"
Mais Sadoul, en toute innocence calculée, livrait un point de repère unique: tous les titres SF s'ornaient d'une couverture reconnaisable entre mille, signée Tibor Csernus. Comme un clin d'oeil adressé aux fans signifiant: "Regardez, moi aussi je suis des votres !"

R.I.P., comme on dit : un autre incontournable du genre qui nous quitte, alors que je n'ai jamais vraiment pris le temps de me pencher sur son travail – il faudra que j'y remédie, et plutôt tôt que tard...

Eh beh... Que dire que vous n'ayez dit, déjà ? Ca me fait deuil, en tout cas :-(.

Ils en ont parlé hier dans Entrée libre sur France 5, l'une des seules émissions culturelles à parler aussi régulièrement de sf.

De Sadoul, j'ai surtout le souvenir de trois opérations éditoriales liées entre elles et liées à l'achat par lui de la collection de pulps et de magazines de... qui ? Georges Gallet ? Jacques Bergier ?
Son "Histoire de la SF moderne" où il rend compte de la lecture un à un de tous les grands magazines de SF, des années 20 aux années 60, "Hier L'An 2000" où il présente un échantillon d'illustrations tirées du même fonds, et la série, chez J'ai Lu, des meilleurs récits... d'Amazing, Astounding, Weird Tales, etc.
Il a vraiment oeuvré pour la diffusion de la SF auprès d'un large public. Chapeau bas...

Chapeau bas itou, Monsieur Sadoul. Dommage que l'un de ses pairs, Gérard Klein, pourtant encore directeur de la célébrissime collection "Ailleurs et demain" se repose sur ses lauriers depuis quelques années... Quelle grande figure tient encore le flambeau, pour défendre la SF face à l'invasion sirupeuse, sur les étals des libraires, de la la bit-litt ?