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Bonjour chers amis !
Aujourd'hui j'aimerais vous initier à l'uchronie. Tout d'abord qu'est ce que c'est ?
L’Uchronie, c’est simple.
Le mot uchronie est un néologisme formé par le philosophe Charles RENOUVIER en 1857 et illustré dans son ouvrage révisé en 1876, Uchronie, l’utopie dans l’Histoire. , Le mot est forgé sur le modèle d’« utopie », pour désigner l’histoire recommencée, celle qui s’exprime en général par « Et si ... ? »
Mais, l’uchronie existait avant qu’on ne lui donne un nom, puisqu’en 1836 Louis GEOFFROY avait écrit un livre intitulé Napoléon apocryphe, dans lequel il imaginait que Napoléon n’avait pas été défait en Russie et qu’il finissait par instaurer la monarchie universelle. Avec la SF, le concept est passé du domaine philosophique et politique à celui de la fiction romanesque.
En conséquence, la proposition d’Histoire alternative, selon Denis GUIOT, prend pour point de départ un nœud de l’histoire, aussi désigné sous les termes d’événement fondateur ou de date de divergence.
Autrement dit, si l’Histoire est une tentative de créer un modèle cohérent et explicatif des actions des humains de génération en génération, l’uchronie consiste à élaborer un scénario complexe dans un univers complet, sans lien avec un autre, où les valeurs et les comportements sont inventés ou extrapolés à partir d’une analyse historiquement plausible de la date de divergence et de ses conséquences.
mais ça peut devenir très compliqué !
Avec l’uchronie, l’Histoire est à refaire à partir d’un événement fondateur, explicite ou implicite, qui constitue le point de départ de l’altération. Mais, quel événement choisir ?
Dans le « Science-fictionnaire », Stan BARETS affirme : « l’interrogation est mystérieuse. L’Histoire est-elle le fruit du hasard ? Oui, réponds la SF, qui pour cette occasion, nie le déterminisme et accumule à plaisir les suppositions. »
Pour Stéphane NICOT et Eric VIAL, ce n’est pas si simple puisque « les événements susceptibles de changer l’Histoire ne sont finalement pas aussi nombreux qu’on pourrait croire ! »
Quant à Denis GUIOT, il se place dans une perspective historiographique en remarquant que l’uchronie est aux antipodes du temps historique long, celui de Fernand BRAUDEL [1] ou Karl MARX, puisque qu’elle respecte le modèle historique traditionnel reposant sur l’événementiel et les hommes providentiels. Sans entrer en profondeur dans ce débat, force est de constater que l’uchronie fait fréquemment de l’accident historique, son point de départ. La remarque de Jacques BOIREAU conforte ce constat : « Le point de départ de l’uchronie est forcément pauvre. [...] Il repose sur un temps connu de l’élève moyen en fin de scolarité primaire. » et lui ajoute une dimension qu’il ne faut pas écarter : le bagage historique du lecteur.
Il existe de nombreuses façons de classer les uchronies. Il n’est question de toutes les indiquer. Eric B. HENRIET distingue les uchronies pures et impures. Dans le premier cas, le récit se déroule dans une Terre à l’Histoire altérée sans aucune relation avec un autre monde. Pour ses habitants, il n’existe qu’une seule Histoire. Dans le second cas, l’Histoire a été transformée par l’intrusion d’un élément issu d’un autre monde. Le voyage dans le temps peut être le vecteur d’une uchronie.
Par exemple, dans le roman, "De peur que les ténèbres" de Lyon Sprague De CAMP, le voyageur projeté dans le passé par un coup de foudre, déploie de grands efforts pour changer le cours de l’Histoire. Ainsi, on parle d’uchronie impure car la reconstruction historique passe au second plan. L’enjeu est ailleurs : créer des paradoxes, s’affronter dans le temps puisque si l’on peut modifier volontairement l’Histoire, on peut modifier la modification [ les récits de police temporelle découlent de là ], broder un récit sur le concept de mondes parallèles.
Vous avez compris ? très bien ! Je vous propose donc de réaliser vos propre scénario uchronique avec pour thème "et si la révolution française n'avais jamais eu lieu ?'
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