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Pourquoi faut-il lire Meucs de Terry Bisson ? |
16/01/2005 à 20h40 |
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Tout d'abord l'histoire :
Le clonage, absolument maitrisé, est la panacée du droit criminel.
En effet, on offre un clone du criminel, élevé en moins de deux ans, à chaque famille de victime. Dès lors, elles disposent du délai légal de 30 jours pour le tuer à leur guise. Plusieurs types de mise à mort on été expérimenté par les familles : tirer une balle à bout portant, l'injection létale (le propos terrible de celui qui dit que pousser la seringue fut comme de tirer la chasse d'eau !), la crucifixion, l'immolation, le cribler de balles, de bas en haut du corps... Bien sûr, il est aussi permis de faire souffrir et d'humilier son clone aussi longtemps qu'il peut le supporter, jusqu'à la mort au bout de 30 jours maximum.
La rumeur laisse même entendre que parmi les clones, un n'en serait pas, mais serait le criminel original, en l'occurence Timothy McVeigh, l'auteur de l'attentat d'Oklaomah city, qui a couté la vie à plusieurs dizaines de personnes.
Le texte se présente sous la forme d'un documentaire, recueil d'interviews de divers responsables du clonage, ainsi que de familles ayant reçu leur meuc et l'ayant, bien sûr, mis à mort.
Je dirai tout d'abord parce que ce texte est un plaidoyer pour la nouvelle.
Pourquoi ?
Tout simplement parce que le choix narratif, ainsi que l'intrigue, n'auraient pu devenir un bon roman, alors que nous avons là une excellente nouvelle, un texte tout simplement exceptionnel. La nouvelle va donc comme un gant au texte. D'autant plus que la chute, ce dernier mot, est tout simplement aussi magistral qu'innatendu.
J'ajouterai aussi parce que ce texte est un brillant exemple d'une sf, d'une littérature à la fois engagée et intelligente, et même indissociablement engagée et intelligente, ajouterai-je.
Engagée ?
Terry Bisson n'a jamais caché son aversion absolue et viscérale pour la peine de mort, sentiment que je partage absolument. Rien ne justifie cette barbarie, ni pour qui, ni pour quoi que ce soit. Notons d'ailleurs au passage que la justice internationale va en ce sens, car jamais la peine de mort n'a été requise pour les Balkans ou le Rwanda, malgré l'horreur des crimes jugés.
Intelligente ?
Oui, absolument. Intelligente et engagée, parce que Bisson nous offre un texte engagé, qui veut simplement montrer une réalité, sans la juger. Il ne s'adresse donc pas ainsi à l'émotion, mais à la raison. Il ne veut pas nous émouvoir, mais nous pousser à réfléchir à la peine de mort, et au châtiment.
Car c'est bien là la force de ce texte : montrer à voir, tout simplement. Les faits bruts, sans faux-semblant, ni sentimentalisme. Point ici de propagande, d'auteur voulant vous imposer ses idées, aussi bonnes et justes soient-elles. Vous avez les faits, à vous d'en tirer vos conclusions. Le texte est d'ailleurs tel, que nul ne peut rester indifférent.
C'est là toute sa force, c'est là une preuve éclatante du talent de Bisson, c'est aussi la preuve de la spécifité de la nouvelle, texte court sans être forcément frustrant, car il se suffit à lui-même.
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"Un monde nouveau va naître, un monde dans lequel il n'aura pas sa place. Il est trop clairvoyant pour lutter contre lui ; mais il ne feindra pas de l'aimer." George Orwell
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RE : Pourquoi faut-il lire Meucs de Terry Bisson ?
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18/01/2005 à 08h42
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Question pas bête du tout, Jess !
K2R2 a raison. On apprend sur amazon.fr ou Fnac.com que le bouquin est indisponible. Le tirage est épuisé donc en neuf, à moins d’en trouver un, oublié sur un rayon de librairie, c’est râpé… Après il y a l’occaz mais sur price minister par exemple, c’est le désert pour Meucs. Bref, je cherche déjà ce bouquin depuis un moment et même en VO, je ne l’ai pas trouvé. (Bon, c’est vrai, j’habite en province. Sur Paris, c’est peut-être plus facile…)
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"Mes doigts sont verts et quelquefois ils tombent." (Le troupeau aveugle – John Brunner)
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