Qu'attendez-vous des auteurs ? (relation publique)

		lacroute : Voilà, j’ai l’impression d’avoir ici peut-être énoncé beaucoup de conneries (...)(...)

Je n'en ai pas eu l'impression. Bien au contraire.

Par exemple, je trouve très bien vu ce double mouvement : "peur d’être déçu à l’occasion d’une rencontre, ou à l’inverse aussi crainte de ne pas me montrer à la hauteur d’un terrain qui est celui de l’auteur et pas le mien"

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Pour taquiner ces auteurs( qui ont le culot de ne pas être, en personnes, à la hauteur de notre imagination ^^ ... mais qu'on les supporte quand même :-P), je reprends ici un post récent de Lucius Shepard :

[Traduction maison : l'intégralité, en anglais, est là ]

"QUELLE BANDE DE SALES TYPES NOUS SOMMES.

Les écrivains, je veux dire. Dans notre égocentrisme, nos prétentions branchées et nos rancoeurs soutenues, nos ressentiments et nos rancunes mesquines, notre arrogance, notre insecurité, notre fausse modestie et notre jalousie, nos poses ridicules, notre irritabilité, notre inaptitude à recevoir les critiques...

(...)

Les écrivains ont des natures vampiriques. Ils volent les essences d'autres vies et les mêlent aux leurs. Ils sont comme des chacals qui se repaissent des restes du lion et ensuite posent fièrement pour les couvertures, comme si c'était eux qui avaient fait la chasse*. Mais enfin, certains de mes meilleurs amis sont des écrivains, et maintenant que j'y pense, mon Dieu que je les aime tous !

Bon, peut-être pas tous :)"


* remarquez, c'est à peu près ce que fait le lion quand les lionnes ont fini de chasser...


PS :
>> Lisbei (et autres lecteurs de Petite musique de nuit)
Dans son post, Shepard fait aussi allusion à sa nouvelle La bête des terres intérieures : "J'ai un jour entendu un boxeur, Sugar Ray Seales, quand on lui demandait comment il avait perdu la vue, dire :
"Je suis allé dans les terres intérieures et quand j'en suis revenu, après avoir combattu les animaux qui s'y trouvaient, j'étais aveugle.""

		lacroute : peur d’être déçu à l’occasion d’une rencontre

Pour le versant musical lacroute, je suis justement tombé hier sur une interview de Peter Green réalisée en 1997 par un fanzine belge. L'un des intervenants d'un forum ayant assisté à l'interview poste le scan de l'article, ici.
Il y est question de "tentative d'interview d'une légende semi-vivante" et c'est juste... triste.
Toute la tristesse qu'il y a à constater par soi-même tout ce qu'on a pu entendre dire sur sa déchéance.

J'apprécie les avis d'auteurs, car ils ont forcément un point de vue spécifique sur le genre - et si connaissent quand même souvent vachement. Sur un forum, c'est bien dans le sens ou les thèmes dépassent ce qu'on peut espérer d'une interview classique - bon y'a les blogs aussi....

Les dédicaces, déjà dit, comme Jim, perso, m'intéresse pas du tout.
Boire un pot avec un auteur, bon, en fait, c'est cool s'il est cool, comme avec n'importe qui....
J'apprécierais de parler écriture de manière longue et approfondie, mais là, je suppose qu'il faut connaître un auteur perso, voire en être un...
Alors, tant pis...

Je partage le point de vue de Lacroute. Rencontrer un artiste dans sa vraie vie peut être décevant et casser la part de rêve. L'artiste s'échappe généralement de sa vraie vie pour nous proposer une autre version de ce qu'il est dans la réalité.

L'un des auteurs les plus surprenants à rencontrer est Thierry Di Rollo : j'ai rarement vu quelqu'un d'aussi drôle !

En général, je ne fais dédicacer que par des auteurs que je connais déjà ou avec lesquels j'ai eu l'occasion d'échanger au moins quelques mots.
Pour les miennes, je ne cible que des salons spécialisés, je n'ai encore pas eu l'occasion de sévir sur un généraliste, mais ça va sans doute venir maintenant. Depuis cette année , je suis aussi sur les salons de polars pour mon 2eme (pourtant de 2006), mais ça reste un peu "spécialisé" quand même.
Si j'angoisse, c'est que le plaisir n'y est pas. Donc je n'y vais pas . Je n'ai pas grand chose à dire à Marc Levy, de toute façon ;-). Mais j'ai bien conscience que tout ça est une question de notoriété dans son monde. Mélanie ou Francis Berthelot ou Roland ont leur place au salon de Paris; moi c'est moins certain. Mais bon, si on m'y envoie je ne bouderai pas mon plaisir pour autant.
Tout le monde prèche pour sa paroisse, ceux qui s'aventurent sur les terra incognita ne sont pas légion, alors j'irai rien que pour eux ;-)

>Olivier : en effet, je n'aurais pas imaginé que l'auteur de La profondeur des tombes soit drôle ^ - ^ !