Rapport minoritaire...

En ces temps où l'esprit communautaire semble connaître une nouvelle vigueur, où les revendications minoritaires paraissent parfois avec vivacité, l'on peut se demander où l'on va, et quelle position tenir.

Entre quota représentatif, lobbies, discrimination négative ou positive, que fait la science-fiction ?
Suit-elle le pas, brille-t-elle par son indifférence, met-elle en jeu ces dissensions intestines dans un futur proche ou lointain ?
Auteurs pro ou anti (sémite, homo, féministe, musulman, etc...) se caractérisent-ils ? S'agit-il d'un moment de la sf (60, 70) ou de tout temps ? Y-a-t-il des différences entre sf américaine, française, anglaise ou autre...???

Je vous laisse à vos réflexions sur ce sujet glissant, sur lequel j'espère ne pas déraper, tout comme vous, mes biens chères frères et soeurs, tout comme vous...

La SF a l'immense avantage de laisser un vaste champ non limitatif d'expression à son auteur. Que celui ci ait envie de passer un message politique, philosophique ou mystique n'engage alors que lui. Je ne crois pas aux mouvements "fédéraux" dans la SF autres que certains courants littéraires plus soucieux de techniques d'écriture ou de thèmatiques que de messages idéologiques. Ou alors on tombe dans le kesselring de base et ça c'est vraiment de la daube cosmique...

+1 sur l'anti-Kesselring.

Ce que tu écris est très intéressant, Morca.
En poussant un peu, avec que dit Franz, on peut s'interroger sur l'influence du vécu (et de l'être, comme être femme ou homosexuel, athée ou croyant, ou d'avoir telles ou telles opinions politiques) dans l'oeuvre.

Par exemple, le fait d'être une femme pour Tiptree, ou d'être homosexuel pour Berthelot. Leur oeuvre s'en ressent, mais elle reste néanmoins de la littérature plutôt qu'un manifeste (et franchement de l'excellente littérature).

Et n'oublions jamais que le lecteur de sf est une minorité, quelle que soit son origine, opinion religieuse, sexualité, etc.
Et qu'on est un peu communautariste, en se retrouvant sur nos forums.

		Citation : Et qu'on est un peu communautariste, en se retrouvant sur nos forums.

C'est vrai qu'il y a parfois un coté presque "secte mystérieuse" dans la communauté des fans de SF. Heureusement que celle ci est très hétéroclites aussi bien en terme de générations que de classe sociale, car il y a parfois des élans qui confinent au snobisme en adulant tel ou tel auteur alors que celui ci est parfaitement illisible (non Morca, ce n'est pas une attaque contre PK Dick, arf!), ou en dénigrant tel autre parce qu'il est très "commercial" (par exemple Jimmy Guieu qui malgré la médiocrité de son écriture a quand même une grande importance dans la SF francophone, rien qu'avec ce qu'il a publié au FNA dans les 50's-60's)

Il est toujours agréable d'appartenir à une petite communauté aux goûts finalement singuliers: on partage un langage ésotérique, quelques private jokes et des références qui sont fort peu communément répandues, n'en faisons pas non plus une "caste" d'initiés qui finalement aurait atteint le nirvana de l'éveil intellectuel grace à l'ouverture de la SF (bon là je force le trait mais je pense que vous m'avez compris).

Kesselring ?
L'éditeur des lolos de vénus (pas lu) ?
Pourriez-vous éclairer le néophyte sur ce point???

philip k.dick illisible ??? heu... tu veux dire trop pourri (là quand même!) ou incompréhensible (invasion divine?) ou quoi ?... En tout cas, voilà qui mériterait un post :)

Ciel lourd, béton froid :
La science-fiction française existe, je l'ai rencontrée !
Douze écrivains bien de chez nous qui sentent bon le camembert et le gros rouge.
Douze histoires pleines de sang et de fureur, avec des drapeaux noirs plantés au sommet de fusées abandonnées depuis longtemps. L'exploration minutieuse de l'horizon 80 : gros plan sur les centrales nucléaires, les camps militaires et les prisons secrètes.
Ca bouge et c'est pas triste.
Sous les extra-terrestres, les pavés !

Planète socialiste :
Faudrait sérieusement songer à passer au socialisme, depuis le temps qu'on en parle.
Avec la science-fiction, vous y seriez déjà !
Onze écrivains français vous racontent en direct l'après-révolution :
on se la coule douce, on parle aux fleurs et aux légumes et on fume des joints. Ou bien, si vous préférez : un fusil à la main, on surveille les frontières pour voir si personne ne vient.
Et pas le moindre petit homme vert ! On a tout fait tout seul, comme des grands.

Il y a encore pire chez kesselring Olivier:

3 milliards de soldats
Le pamphlet antimilitariste le plus stupide et malhonnête qu'il m'ait été donné de lire. Je serais bien en peine d'en citer un extrait j'ai vraiment mis le livre à la poubelle après l'avoir laissé mes chiens jouer avec.

Tu sais, les 4e de couverture m'ont convaincu !

Me voilà en milieu inconnu, et je n'ai pas l'impression de devoir le regretter...
Maintenant, sur le sujet des minorités, on pourrait peut-être faire un découpage :

- ceux qui ont écrit sur, peu ou prou (l'orbite déchiqueté ?)
- ceux qui ont un parti à défendre, seul ou en groupe
- ceux qui - pourquoi pas - s'affirme contre l'idée de communautarisme...

en ce sens, une production "communautariste" ne serait-elle pas plus présente - en pourcentage de la production globale :) - aux US ?
La sf américaine, au moment de son apogée, n'aurait-elle pas distillé une idée du communautarisme - à l'image d'autres médias, bien sûr... ?

Et comme il semble, sauf erreur, que nous commençions à nous en embarrasser, aucun auteur français n'aborderait-il ce sujet... à votre connaissance, messeigneur ???

en faisant des recherches, j'étais tombé sur ça :(

http://www.monde-diplomatique.fr/2001/10/EVANGELISTI/15711

please, je suis tombé dessus par hasard, qu'on ne me taxe pas de trotskyste ou je ne sais quoi... maintenant, pour être franc, car c'est le deuxième lien sur le monde diplo, je l'ai déjà lu des fois, et, à choisir, je le prends très facile contre le journal de TF1.

		Citation : please, je suis tombé dessus par hasard, qu'on ne me taxe pas de trotskyste ou je ne sais quoi... maintenant, pour être franc, car c'est le deuxième lien sur le monde diplo, je l'ai déjà lu des fois, et, à choisir, je le prends très facile contre le journal de TF1.

Heureusement, on n'est pas obligé de choisir !

Sinon, en cherchant sur Internet, j'ai trouvé ça :
http://www.catb.org/~esr/writings/sf-history.html.