"Reve de fer" de Spinrad. Qu'en pensez-vous?

J'ai lu il y a pas longtemps le seigneur de la Svastika de Hitler. J'ai trouve le roman bien ficelle mais extrement saoulant a lire.

Et vous?

Le principe est très intéressant, mais ne tient pas ses promesses sur la longueur. On s'amuse à quelques reprises des petites trouvailles de Spinrad et l'on fait des rapprochements hasardeux avec telle période de l'histoire ou tel personnage détourné par l'auteur. Tout ceci aurait pu être amusant dans une nouvelles, mais devient indigeste dans un roman. C'est trop long, même si on sent poindre un second degré incisif, celui-ci est masqué par le déroulement premier degré de l'aventure. Bref, heureusement que la conclusion/postface vient sauver cet admirable idée du naufrage.
Intéressant sur le fond, mais raté sur la forme.

Je viens de finir la lecture de Rêve de fer, que j'appréhendais avec quelques hésitations du fait de l'aspect casse-gueule du sujet, et je l'ai apprécié.

La présentation du "héros", Feric Jaggar, sorte de croisement entre Adolf Hitler et un dieu guerrier scandinave, et son accession au sommet de la Nation sont si lourdement chargées de symboles associés aux chevaliers teutoniques ou à la "race supérieure" que j'en ai souvent eu le sourire (jaune) aux lèvres.
Certes, les répétitions abondent et la majeure partie des paragraphes ne tardent pas à se conclure en "joyeux claquements de talons"; mais cette narration au marteau-pilon me semble bien coller aux principes de base de la propagande.
Et puis la persistance de combats à la massue dans un monde qui dispose aussi de mitrailleuses (et bien plus par la suite) ajoute un côté absurde à l'ensemble.
Alors je reconnais qu'arrivé vers les 200 pages je m'ennuyai quand même un peu, parce que la marche triomphale de Jaggar manquait considérablement d'adversité. Puis vinrent les grandes séquences de guerre qui ,dans leur barbarie toute primaire ( elles doivent paraîtrent tout aussi dénuées du moindre 2°degré à ceux qui la subisse), m'ont rappelé certains passages des Chaînes d'Eymerich de Valerio Evangelisti.
Enfin, la postface en forme d'analyse psychanalytique de l'oeuvre permet de conclure entre humour et lucidité.

Bref, je conseillerai ce livre à ceux qui apprécient les ouvrages qui ont et continueront à déclencher des débats mais pas à ceux pour qui le style prime avant tout (préférez pour cela les nouvelles de
Spinrad ou son classique Jack Barron et l'éternité).

Ce bouquin est tout simplement génial.
Bon, je sais, je ne suis pas objectif, je suis spinradophile au dernier degré, d'ailleurs je possède Le printemps russe dédicacé par l'auteur, le plus francophile des écrivains ricains (à l'époque, en 2001, il vivait encore à Paris).
Si j'adore Spinrad, c'est que tout ce que j'en ai lu m'a plu. D'autre part, tous ses bouquins sont différents, des solariens à Jack Barron, en passant par les années fléaux, rock machine ou le génialissime mirroirs de l'esprit la créativité, l'originalité et la qualité du style spinradien s'exprime sous toutes les formes.
La lecture de rêve de fer, parangon du second degré si il en est, c'est jubilatoire. Il est certainement plus efficace de démonter l'ostracisme, l'aveuglement idéologique à travers une parodie au vinaigre plutôt que dans de long discours pseudo-psychologiques saupoudrés du sel de l'ennui.
Bref IL FAUT LIRE reve de fer.
Donc voilà quoi.

		Citation : le génialissime miroirs de l'esprit

+1

Ne passez surtout pas à côté de cette superbe dénonciation des sectes en général et de la scientologie en particulier sous prétexte que sa dernière parution a eu lieu hors collections SF (Gallimard/Folio)...

Il faut lire les Miroirs de l'esprit.

Pas trop sectaire comme invitation...

		Citation : Ne passez surtout pas à côté de cette superbe dénonciation des sectes en général et de la scientologie en particulier sous prétexte que sa dernière parution a eu lieu hors collections SF (Gallimard/Folio)...

Tout à fait d'accord, un fabuleux roman à clés.

Ce qu'il y a eu d'extraordinaire avec les miroirs de l'esprit (paru aussi en presse pocket sf), c'est qu'à l'époque où je l'ai lu (en 1987), la fille avec qui je vivais était justement en train de s'embarquer dans une secte où elle se faisait "harmoniser"... Ce que Spinrad écrivait, je le vivais en direct.