Sur le cul..!

Hier, je rentre dans une librairie généraliste et choppe à la volée un fragment de conversation entre deux personnes. Je n'en saurai pas plus car les deux interlocuteurs sortent.

"Autant de rééditions, c'est peut-être le signe que tout a été écrit en SF, non..?"

Cà m'a franchement laissé sur le cul quand perso j'ai toujours pensé que le genre évoluait toujours un peu en avance sur son temps en fonction des réalités du moment,..!

Bon, je laisse la question en état, par manque de temps pour y tourner autour et puis aussi en me disant que s'y télescopent des problématiques trop différentes pour être amalgamées, que çà ne vaut pas franchement le coup de s'y attarder dessus..!

Mais si il y en a que çà amuse..!

La (fausse) problématique habituelle, non ?

Je veux dire, tous ces discours dans le style "la SF est morte", "il n'y a plus rien à inventer dans le genre", "on a fait le tour : les grandes idées ont toutes déjà été prises", etc., tout ça ne fait qu'ignorer le fait que la SF se base au départ sur ces techno-sciences qui font sans cesse de nouvelles découvertes et celles-ci deviennent à leur tour autant de sujets narratifs supplémentaires possibles pour les auteurs.

Après, dans quelle mesure ces derniers ne parviennent pas à exploiter ces nouveaux thèmes, c'est un sujet différent...

On pourrait dire la même chose en polar : on réédite régulièrement des classiques (Westlake, Thompson), ce qui n'empêche pas cette littérature d'être en pleine forme.

Je ne vois pas d'un mauvais oeil les rééditions en sf.
Cela permet par exemple à un auteur de trouver enfin son public, comme pour Poul Anderson (dont on apprécie d'avantage les qualités littéraires que l'on ne déprécie ses opinions politiques conservatrices) ou George R. R. Martin (grâce au Trône de fer).
Cela permet aussi de redonner sa cohérence à une oeuvre, comme celle de Christopher Priest, avec les indispensables (ré)éditions Lunes d'encre.
Enfin, une littérature, c'est aussi un patrimoine, pas que des nouveautés.

		Citation : La (fausse) problématique habituelle, non ?

Oui, pour sûr, en éternelle ritournelle évidente, mais pas tout à fait quand même, tant j'ai senti dans le ton du propos la supposée mais amère, et peut-être aussi un tantinet jubilatoire victoire du "vieux pot" qui ne fait plus "la bonne soupe"; tout autant qu'y peine "la jeune carotte". Là, se tenait un argument que je n'avais pas encore rencontré en associant deux propositions qui n'avaient rien à voir l'une avec l'autre, ou si peu..! Le "c'était bien meilleur avant" évident affrontait une mort annoncée du genre et c'est ce qui me gênait dans les propos du mec. A mon sens, la SF avance couche après couche, progresse, s'auto-alimente, s'ouvre sur l'ailleurs, régresse un temps avant de reprendre du gras mais les rééditions ne sont pas tant le signe d'une stagnation ou d'un déclin que de difficultés ponctuelles du marché éditorial.

Olivier

		Citation : Je ne vois pas d'un mauvais oeil les rééditions en sf.

..Je suis, sur ce sujet, assez sourcilleux et suspicieux, mais ce n'est pas cet aspect là qui me chagrinait mais celui qui consistait à faire une conclusion erronée sur la base d'un constat...!

Le cadavre de la SF bouge encore !
Il grouille de trous de ver.

Joli ! ^^

Joli, en effet =D