Forum SF
  Critiques
  Critiques BD
  A propos du site
  L'Atelier
  Remue-méninges
    Le bistrot
    Annonces (une dédicace ? vous venez de publier un livre ?)
Pseudo :
Passe :
  Pas encore enregistré ?
  Mot de passe oublié ?
12 visiteurs actuellement
  Les forums de Culture SF
soleilvert

Inscrit le :
28/02/2005
12 critiques
1231 messages
Consulter le profil de soleilvert
Envoyer un message privé à soleilvert

Gentleman Junkie

Harlan Ellison


Gentleman Junkie
Titre original : Gentleman Junkie and Other Stories of the Hung-up Generation
Première parution : 2ème trimestre 1961

 Pour la présente édition :

Editeur : Les humanoïdes associés
Date de parution : 1er trimestre 1979
ISBN : 2-902123-80-9

La critique du livre
Lire l'avis des internautes (3 réponses)

Second recueil de nouvelles publié par Les Humanoïdes associés en 1979, Gentleman Junkie explore les premières incursions dans l’écriture d’Harlan

Ellison

à la fin des années 50 et au début des années 60. Mis à la porte de l’université pour Dieu sait quelles raisons il exerce à New York divers petits métiers et se met à écrire comme un fou bien décidé comme Robert Silverberg à vivre de sa plume. Gentleman Junkie est un point de bascule, celui où la vocation d’écrivain a pris le pas sur l’antimatière : un mariage raté, l’endettement, les nuits sans fin.

Sex, drug and (rock and roll) jazz. Même si l’auteur n’a pas entièrement succombé selon ses dires à la sainte trinité de la beat generation, les histoires d’

Ellison

racontent tout cela. La science-fiction ne figure pas ici au menu, et l’ensemble dresse le panorama d’une Amérique violente, raciste, déboussolée. C’est loin d’être son meilleur ouvrage. Mais même si le fond pèche par manque de consistance, le style emporte l’adhésion. Qui pourrait démarrer par une entame comme celle-ci :
« Sans forme, créature au cœur battant faite uniquement de sensibilité et d'instinct, j'avais traversé ma vie à la nage dans une mer aussi noire que les motivations m'ayant animé... La logique, la raison, étouffées dès ma naissance, ont joué un rôle vraiment infinitésimal dans mes actes, et je ne peux même pas dire qu'elles m’ont permis de quitter le port avec la bonne marée. Ballotté, à la dérive. Et une fois ou deux je me suis même collé à une autre entité dans cet océan sans lumière, je lui ai sucé tout ce qu'elle avait et suis reparti flotter ailleurs. Si je savais, si j'avais la moindre idée du pourquoi — pourquoi je fais ce que je fais pourquoi un homme moi (et Dieu sait que je suis loin d'être idiot) ne peut trouver ni boussole ni morale — cela me sauverait peut-être de demain. A partir de ce soir, il vaut mieux que je reste tranquille. Mais ce soir a commencé il y a trois jours, et demain est aussi inévitable que la façon dont tout a démarré. »

Qu’extraire ? L’introduction qui détaille les premières lignes de cette fiche, « La vérité », incursion dans le monde du jazz, « Daniel Blanc pour la bonne cause », sacrée histoire de bouc-émissaire dans la lignée de « Ceux qui partent d’Omélas » d’Ursula Le Guin ou de « La loterie » de Shirley Jackson mais dont l’intensité évoque le film Dans la chaleur de la nuit. Le sexisme fait son apparition dans la touchante nouvelle « Il y en a une dans chaque campus ». Il y a un peu de Jack Barron et l’éternité et Good morning Vietnam dans le réussi « Jacky à l’antenne, bonsoir », numéro d’équilibriste d’un animateur radio qui tourne mal. « Entre le fanatique, à l’avant-scène » aurait mérité un traitement plus long. C’est ce qu’a réalisé sur un thème similaire Stephen King avec La tempête du siècle. « Plus de quatrième commandement » est un mauvais titre, VO incluse. « Honore ton père et ta mère » aurait été plus simple. Il y a des conflits familiaux dont on ne se débarrasse jamais, même après la mort de leurs acteurs.

Ellison

est un des auteurs qui parle le mieux de l’enfance comme en témoignait ailleurs « Toute une vie, dont une enfance pauvre » dans l'anthologie La frontière Avenir de Henry-Luc Planchat.

Il se murmure chez l’éditeur Le Bélial’ qu’un Dangerous Visions pourrait être mis en chantier à une échéance non définie. Tant mieux. Sans

Ellison

, on s’ennuie dans le Landerneau littéraire.

SOMMAIRE

- La Chute (Final Shtick, 1960)
- Gentleman Junkie (Gentleman Junkie, 1961)
- On peut dire un petit mot ? (4 déclarations de la Génération Baillonnée) (May We Also Speak?, 1961)
- Daniel Blanc pour la bonne cause (Daniel White for the Greater Good, 19617)
- Marquise... Marquise... (Lady Bug, Lady Bug, 1961)
- En prime avec ce paquet ! (Free With This Box!, 1958)
- Il y en a une dans chaque campus (There's One on Every Campus, 1959)
- Sur les cimes de l'aveuglement (At the Mountains of Blindness, 1961)
- Jacky à l'antenne, bonsoir (This is Jackie Spinning, 1959)
- Ce n'était pas un jeu pour les enfants (No Game for Children, 1959)
- Feu Arnie Draper le Grand (The Late, Great Arnie Draper, 1961
- High Dice (High Dice, 1961)
- Entre le fanatique, à l'avant-scène (Enter the Fanatic, Stage Center, 1961)
- A chacun selon sa faim (Someone is Hungrier, 1960),)
- Souvenir d'une trompette bouchée (Memory of a Muted Trumpet, 1960)
- Autoroute (Turnpike, 1961)
- Sally dans notre allée (Sally in Our Alley, 1959)
- Le Silence de l'infidélité (The Silence of Infidelity, 1957)
- Cool, mec ! (Have Coolth, 1959)
- B.P. 02 (RFD #2 [For Service Rendered], 1957)
- Plus de Quatrième Commandement (No Fourth Commandment [Wandering Killer], 1956)
- La Nuit des terreurs délicates (The Night of Delicate Terrors, 1961)




Esclave, intoxiqué, accroché
junkie quoi,
Walter Caulder, honorable
médecin newyorkais,
descend dans la rue,
pour trouver sa dose.

« Harlan Ellison ?
La rencontre de James Joyce et de James Cagney ! »
Alain Resnais

On l'a chassé de la petite ville,
il y a treize ans.
Et aujourd'hui, à bord de son jet personnel,
Marty Field,
la plus grande rock star
depuis Elvis, revient au pays.
Pour leur en faire baver.

Il la leva dans une cafétéria
sur la route de Sacramento.
Il la posséda à Galesburg (Illinois)
remit ça à Omaha (Nebraska)
et deux fois encore dans le Colorado.
Quelle vie, chauffeur de poids lourd !

« Harlan Ellison est né le 27 mai 1934 à Cleveland, Ohio. Son premier roman, « Les Barons de Brooklyn », a été adapté pour la télévision américaine par Alfred Hitchcock. Avec James Caan dans le rôle de Harlan Ellison. »

Salut tout le monde !
Jacky à l'antenne.
Mais oui, il est exactement dix-neuf heures,
et c'est Jacky Whalen qui vous propose
du hot, du cool, du bop et du rock !

« Après le phénomène Selby, l'année Bukowski, il semble bien que l'année 1979 sera la percussion Ellison. »
Les Nouvelles Littéraires


Vous aimez ce livre ou cette critique ? Faites-en part à vos amis !   
  



Lire l'avis des internautes (3 réponses)

Peut-être aimerez-vous aussi ces livres du même auteur ?
La machine aux yeux bleus   

La machine aux yeux bleus

    

Harlan Ellison



Cette critique est signée soleilvert
2 réponses y ont été apportées. Dernier message le 26/07/2018 à 09h56 par Jim

Hitler peignait des roses   

Hitler peignait des roses

    

Harlan Ellison



Cette critique est signée soleilvert
2 réponses y ont été apportées. Dernier message le 11/10/2022 à 15h00 par soleilvert

La bête qui criait amour au cœur du monde   

La bête qui criait amour au cœur du monde

    

Harlan Ellison



Cette critique est signée soleilvert
4 réponses y ont été apportées. Dernier message le 12/10/2022 à 13h01 par Olivier

Science-fiction

, fantastique, fantasy : Culture SF, toutes les littératures de l'imaginaire

© Culture SF 2003 / 2014 - Conception et réalisation : Aurélien Knockaert - Mise à jour : 08 juin 2014

nos autres sites : APIE People : rencontres surdoués - Traces d'Histoire