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Gui

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Brantonne au Fleuve Noir

Yves Frémion


Brantonne au Fleuve Noir
Illustration : René Brantonne
Première parution : 1979

 Pour la présente édition :

Editeur : Kesselring
Date de parution : 1979

La critique du livre
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Comme la plupart des vieux routard de l’illustration et du dessin, René Brantonne toucha à tout pendant sa carrière d’artiste. Près de 55 ans. D’abord à dessiner des affiches pour le cinéma chez Paramount et chez Universal mais aussi à la Fox, la Columbia ou la MGM ; ainsi que de la pub en pagaille au milieu de press-books, d’illustrations, de retouches – il dessine au passage le logo Esso, avec les quatre lettres dans un ovale, qui restera tel quel un demi-siècle… À la fin des années 30, il se jette dans la BD, et notamment chez Artima, où il fait des versions françaises pour des séries comme Superman ou Tarzan (version Burne Hogarth), parmi d’autres. En plus des couvertures de romans, des affiches, des calendriers et… des boites à camembert – dont il a prétendu être le roi. Et puis, enfin, en 1951, le Fleuve Noir.

C’est la consécration. L’imagination plus que prolifique, plus même que débridée, la créativité hors pair de l’artiste trouve là toute la place qu’il lui faut pour s’exprimer : lui qui, dit-on, ne lisait jamais les livres dont il faisait l’illustration peut laisser libre cours à son crayon et ses pinceaux – la collection Anticipation, en effet, fait dans la science-fiction et ce genre-là n’aime pas les limites, quelles qu’elles soient. C’est un déluge de métal et de lumière, de rondeurs brillantes et de machines infernales, de guerriers de l’espace et de mutants extraterrestres,… Mais plus que des illustrations d’immense talent au charme vintage, c’est surtout la création d’une identité propre, d’une personnalité entière qui garde encore toute sa force et son originalité même plus de 50 ans après.

Car chez Brantonne, c’est la chaleur des tons qui domine. Loin des illustrations habituelles de cette science-fiction de l’époque dont le métal riveté comme les paysages de déserts extraterrestres exprimaient froideur et déshumanisation, la production de Brantonne se caractérisait, elle, par des couleurs vives et chatoyantes, souvent renforcées par une lumière proche du clair-obscur. Les images de Brantonne, tout simplement, rendaient la science-fiction vivante, voire même vibrante : elles faisaient de ce genre dominé par la technologie sans âme un lieu à nouveau humain, c’est-à-dire supportable. Les couvertures de Brantonne étaient une véritable invitation au voyage au lieu d’une simple illustration pour attirer le regard du chaland à l’aide de femmes dénudées et de M. Muscles.

Pour toutes ces raisons, et bien d’autres, n’hésitez pas à vous plonger dans Brantonne au Fleuve Noir : non seulement vous y trouverez des futurs comme on n’en fait plus, mais vous aurez aussi l’occasion de voir de près quelques-uns des travaux les plus marquants d’un artiste comme il n’y en a pas deux dans toute l’histoire de l’illustration de science-fiction. Et ça, c’est pas banal…






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Cette critique est signée Jim
7 réponses y ont été apportées. Dernier message le 31/07/2013 à 15h36 par Jim

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