Bonne pioche !
Si l'on ne peut pas vraiment parler de sf, ou de fantastique, on ne peut pas non plus parler de mainstream. C'est plus une littérature de l'entre-deux, une anticipation misanthrope et sarcastique sur ce fascisme soft qui nous attend (dixit Ballard).
Ballard ?
Oui, je pense qu'on peut le rapprocher des oeuvres récentes de Ballard, mais aussi du fameux Crash !.
Des caméras de surveillance qui nous protégeraient contre les vilains délinquants aux OGM que les multinationales veulent nous faire bouffer pour notre bien, de la flambée du fondamentalisme : bravo vraiment pour Rêves d'un futur parfait : on croirait du Morrow ! Sans oublier bien sûr le nucléaire ou le clonage érigé en business, et jusqu'à la brevetabilité du vivant, il n'est pas un des fléaux qui nous pendent au nez que ne nous épargne
Flint
.Portrait cinglant du bonheur consumériste : "Mais je me ressaisis (je trouvais un boulot de vendeur) et réussis à tenir le coup en m'abandonnant à certaines revues et en passant du temps dans les centres commerciaux, des centres-ville et des zones d'activités - partout où des caméras de sécurité silencieuses protégeaient ma liberté d'acheter et de choisir."
Si ce n'est pas le travail qui rend libre,
Flint
nous montre que c'est le bonheur frelaté de la consommation, ce nouvel opium, qui donne la sensation de la liberté. L'individu-consommateur en est réduit à la passivité, et à l'ennui comme ce couple dans Ah, faire du golf sur Mars (quelle chute, mes aïeux).Toute ressemblance avec une réalité contemporaine ou sinon en devenir ne serait-elle alors que fortuite ?
Jugez sur pièce d'après le complément du titre : 12 récits pour le nouveau millénaire.
Bon millénaire !
Heureusement cependant qu'il nous reste des contempteurs du talent de James