« Il etait une fois un Martien du nom de Valentin Michael Smith.
Les membres de la première expédition humaine vers Mars furent choisis selon la théorie que le plus grand danger pour l’homme, c’est l’homme lui-même. En ce temps-là, huit années après l’établissement de la première colonie sur Luna, les voyages interplanétaires humains dépendaient encore de trajectoires orbitales – deux cents cinquante-huit jours terrestres de Terra à Mars et autant pour le retour, sans compter quatre cent cinquante-cinq jours d’attente sur Mars pour que les planètes se retrouvent dans une position réciproque favorable à la trajectoire… »
L’histoire :
Une expédition composée des meilleurs scientifiques humains est lancée sur Mars. Et puis ce fut le silence. Une autre expédition est envoyée et l’équipage revient sur Terre avec le seul survivant : Valentin Michael Smith, l’Homme de Mars. Celui-ci est faible à cause de la différence de gravité de Mars et on le maintien sous très haute surveillance dans une clinique où l’infirmière Gillian réussit à le voir, malgré la sécurité. En effet, cet homme, d’après les lois régies, est le propriétaire de Mars et l’héritier d’une colossale fortune! Mais le garçon ne peut se rendre compte de notion comme la propriété privée et est source de toute les convoitises, en particulier de la Fédération des états unis…
Le mouvement hippie.
Historiquement, le mouvement hippie vient du malaise des jeunes, principalement des jeunes bourgeois qui ont voulu se révolter contre le système en place. Ils considéraient que le monde matérialiste dans lequel ils vivaient (bien d’ailleurs, puisque les parents sortis de la guerre leur donnaient ce qu’ils voulaient) les privait de la seule chose qu’ils voulaient : la liberté.
Une des façons de se rebeller a aussi été leur « religion » sous forme de paix et amour, le fameux « peace & love ». Le but étant de choquer le puritanisme américain, par exemple. Le « flower flower » symbolisait l’amour de son prochain, de la paix et de la nature. Le concept de non-violence était né pour combattre les guerres. Cette notion rejoint le christianisme, mais en fait englobe toutes les religions. Ces dernières repoussèrent en masse ce mouvement hippie. La particularité hippie aussi était le fait de rejeter la société de consommation en fondant des communautés, généralement à la campagne pour être plus proche de la nature et pour vivre de la nature. Ces communautés vivaient d’amour libre et de marijuana. La drogue étant la façon pour eux de pouvoir plus facilement communiquer les uns avec les autres. Malheureusement, ces communautés ne duraient pas le temps, pour incompatibilité des uns et des autres au bout d’un certain temps, et il n’est pas facile de s’affranchir de l’argent…
Le roman comme référence.
On peut comprendre dès lors que bon nombre de hippies aient eu ce roman comme référence pour leurs communautés : il y est question de communauté basée sur l’amour libre, le partage de l’eau, l’amour et surtout la religion.
En effet,
Heinlein
dresse dans ce roman une critique acerbe des religions dites de consommation : les télévangélistes et leurs miracles en échange de quelques (souvent plus) deniers, le show de ces derniers permettant de mettre en trance les éclairés. MaisHeinlein
y met la thèse et l’antithèse. Par son cynisme, Harshaw permet de mettre un contrepoids dans la balance, et c’est ce que les hippies n’ont pas compris.Heinlein
critique un certain type de religion, mais pas la religion elle-même.Globalement, ce roman est un constat de la société actuelle, critiquant certains aspects de notre société de consommation en y montrant un modèle de société anarchique qui fonctionne mais grâce à l’argent. Etonnant paradoxe !
Pour la lecture, il s’agit de longs débats, et je n’y ai pas trouvé grand plaisir à lire ces 480 pages. Certains passages sont ridicules lors des miracles de Michael, mais c’est un livre classique et intéressant dans la mesure où il reflète un certain esprit des années 60. Une curiosité.
Extraits :
« Tandis que Mrs Douglas parlait d’abondance sur un sujet dont elle ignorait presque tout, Jubal E. Harshaw, docteur ès lettres, docteur en médecine et docteur en droit, bon vivant, gourmet, sybarite, auteur populaire d’exception et philosophe néo-pessimiste, était assis sur le bord de sa propriété des Poconos. Il grattait la toison grise qui couvrait sa poitrine en regardant ses trois secrétaires s’ébattre dans l’eau. Leur beauté n’avait d’égale que leurs talents de secrétaires. Dans l’opinion de Harshaw, le principe du moindre effort exigeait que le beau se joignit à l’utile.
[…]
Il disait à qui voulait l’entendre que, pour écrire, il mettait ses gonades en parallèle avec son thalamus et débranchait son cerveau. »