« Pourquoi te tourmentes tu si certaines personnes croient que c’est un nom de fille, Bob ?
- Je ne me tourmente pas.
- Alors pourquoi n’arrêtes tu pas d’en parler ? … »
L’histoire :
Robinette Broadhead est un homme qui a dû batailler dans la vie : il a perdu son père très jeune, et sa mère également dans une longue maladie lorsqu’il était adolescent. La seule chance qu’il a eue a été de gagner à la loterie, et pour échapper à son travail dans les mines, il décide de prendre un coûteux billet pour la Grande Porte.
La Grande Porte est un portail stellaire pour découvrir l’univers. C’est aussi la chance de gagner le jackpot car explorer des mondes et rapporter de artefacts peut vous rendre millionnaire. Malheureusement, la probabilité de revenir de ces voyayge est faible, car la Grande Porte n’est pas d’origine humaine…
Les années 70.
Ce qui m’a frappé dans ce roman a été l’idée de communauté, et comme un certain nombre des écrivains de cette époque (je pense en particulier à Haldeman ou Heinlein, quoique 15 ans plus tôt pour ce dernier),
Pohl
nous raconte tout simplement l’histoire d’une communauté, à la manière de ce qu’étaient les hippies, ce roman étant écrit en 1977. En effet, la vie à bord de la Grande Porte ne contient pas de police, la règle étant de s’exiler si un vol ou un meurtre venait à être commis. De plus les mœurs sont légères, la seule façon de s’occuper est de copuler, se saouler ou de dépenser son argent au casino.L’argent. C’est en ça que diffère les communautés hippies de cette communauté de l’astéroïde. Car en fait tout est basé sur cette envie de trouver le filon, l’artefact qui rendra millionnaire.
Enfin, cette peur venue de la probabilité de ne pas revenir, comme la peur de faire un mauvais trip et ne pas revenir du shoot que l’on vient de faire.
La peur..
L’histoire alterne entre flashbacks et présent où l’écrivain parle à la première personne et rend la lecture plus prenante, car ce personnage finalement est humain et n’est qu’un pauvre bougre à qui la chance n’aura souri que deux fois. Malgré tout, il manque une certaine détresse, un petit je ne sais quoi pour faire de ce roman un merveilleux roman, triste. J’avais trouvé la guerre éternelle une poésie, une mélancolie que ce roman n’arrive pas à trouver.
Ce que l’auteur laisse transparaître le plus et qui est très bien rendu dans ce roman est la peur.
La peur de l’inconnu, la peur de revenir en petits bouts, la peur de passer à côté d’un immense fortune, la peur de s’avouer la vérité. C’est à mon avis le moteur du roman.
Quelques bonne trouvailles concernant les vaisseaux heeshees.
Néanmoins, cela reste un bon roman qui se lit vite. Un classique.
Extraits :
« Voici ce qui frappait en premier dans la Grande Porte : le caractère minuscule des tunnels – ceux-ci paraissaient plus minuscules encore parce qu’ils sont couverts de plantes du type qui pousse dans les jardinières - ; le vertige dû à la faible gravité ; et la puanteur. On ne comprend la Grande Porte que bout par bout. On ne peut la voir d’un seul coup d’œil, ce n’est qu’un labyrinthe de tunnels dans la roche. »
« Le vaisseau était parvenu à regagner la Grande Porte mais pas jusqu’au bout. L’un des croiseurs en orbite l’avait détecté et intercepté. […]
Mais nous n’avions pas vu le pire.
Nous n’avons pas vu le pire, nous en avons seulement entendu parler. Un homme était encore à l’intérieur du vaisseau. Plus précisément, sur les parois du vaisseau. Il avait littéralement éclaboussé toute la salle de contrôle et ses restes avaient cuit sur les cloisons. »