KLEIN
, agrémentée d'une jolie couverture de MANCHU. Comme toujours, nous avons une préface, une auto-préface en l'occurrence, où l'auteur revient sur la genèse de ce roman, écrit par un jeune homme de 17-18 ans. Egal à lui même, GérardKLEIN
nous confie au passage que ce roman n'est pas important pour lui, mais pour la sf française, rien de moins !Puis, histoire de juger sur pièce, vient le roman, et c'est peu dire que les choses se gâtent.
L'humanité a colonisé des fragments épars de la Voie lactée, et la Terre n'est plus qu'une petite planète périphérique, où le gros de la population est rassemblé dans la mégapole de Dark. C'est là que vit Jerg Algan, un farouche sédentaire qui n'a jamais quitté la planète. Il se retrouve dans un bar à boire du zotl (un stupéfiant extrait de la pression d'une racine) avec un inconnu qui le berne, profitant de son état second pour lui faire signer un acte d'enrôlement qui va l'emmener explorer la zone obscure de la galaxie, son centre. Il voyage tout d'abord sur les planètes puritaines, où il acquiert un échiquier et surtout une certitude : il n'est qu'un pion, reste donc à savoir qui le manipule. C'est donc à cette quête et à ses découvertes que vont être consacré les deux tiers restants du roman. Jerg et le lecteur s'embarquent donc dans une partie d'échec aux dimensions de la galaxie, qui laisse présager maintes difficultés à surmonter pour le héros, et aussi pour le lecteur ! En effet, le principal défi que pose cette partie, c'est de maintenir l'intérêt du lecteur-spectateur jusqu'à son aboutissement. Si l'intrigue était intéressante lors de la première publication du roman il y a près d'un demi-siècle, c'est peu dire que son intérêt est fort limité, à la seule histoire voire à l'archéologie de la sf. L'écriture est poussive, parfois un peu maladroite, alourdie de descriptions souvent grandiloquentes dont on peine à voir l'utilité. Si l'auteur est incontestablement fasciné par l'aventure spatiale, le noeud gordien reste quand même que ni le style ni l'histoire ne suivent, et que le lecteur risque de rester au bord du chemin censé le conduire à Bételgeuse.
Au final, nous avons un tout petit space-op' qui ferait penser au VAN VOGT des non-A sans le coté foutoir, avec la même vacuité psychologique des personnages, le héros valeureux qui se tire de toutes les embûches avec une remarquable constance, jusqu'à la révélation finale.
Poussif, hésitant, longuet et vieillot, on reste perplexe devant la volonté de Gérard