Je répare de ce pas cette injustice, et ce n'est qu'un début.
Un beau matin, Bill se réveille dans son lit d’hôpital pour découvrir que le monde entier est... aveugle.
Y-a-t-il un rapport avec le passage de la comète, quelques jours auparavant ? Ou avec les étranges fleurs carnivores mobiles découvertes récemment un peu partout dans le monde ?
En fait, il n'a pas vraiment le temps de se poser de questions car le phénomène a déjà commencé à anéantir la civilisation humaine...
Voici donc l’Humanité en position de faiblesse au moment même [est-ce un coïncidence ?] où, depuis quelques temps, une menace étrange était en train d’apparaître : d’étranges plantes mobiles - les triffides - avaient commencé à semer la panique en se révélant particulièrement agressives vis à vis des Hommes : hautes de deux à trois mètres, elles sont pourvues à leur sommet d’un fouet qui se termine par un aiguillon, pourvu d’un terrible venin, qui peut provoquer la cécité en cas de contact avec les yeux.
Les triffides attaquent, et l’Humanité, aveugle, semble condamnée à succomber... Dès lors, une seule question se pose aux quelques rescapés de la cécité générale : Faut-il essayer d’aider les aveugles, menacés de mourir de faim et proies faciles pour les triffides ? Ou bien faut-il essayer de se montrer solidaire pour tenter de sauver l’espèce humaine ?
La grande force de
Wyndham
, c'est de partir d'un scénario qui pue franchement le nanar à plein nez, et de se révéler comme un auteur exceptionnel. Son art consommé du récit catastrophe, auquel il a su donner une remarquable profondeur psychologique explose dans ce roman. Point de spectacle ici, « c’était simplement la longue course lente et inévitable du délabrement et de l’effondrement. » comme le dit l’auteur. Tout est dans la psychologie du personnage, dans ses espoirs, ses pérégrinations...Grand lecteur de Darwin, l'auteur essaie de montrer comment l’homme va tenter de s’adapter pour rester l’espèce dominante, face à l’assaut des triffides. De plus, cet excellent roman a marqué son époque, car outre le succès immense qu’il rencontra -bien au delà du fandom- il aura une remarquable descendance : de Thomas Disch à Jim Ballard en passant par Christopher Priest qui, tous, ont lu et apprécié ce roman, auxquels ils ont rendu hommage avec leurs premiers romans.
En conclusion, non seulement ce roman est capital dans la sf, mais il n’a pas pris la moindre ride, depuis plus de 50 ans. Et pour redécouvrir d’urgence
Wyndham
, autant commencer par vous plonger (c'est incroyable cette faculté de vous mettre dans la peau du personnage, tellement monsieur tout le monde) dans l'un de ses meilleurs romans, ce que je ne saurais trop vous inciter à faire...En 1951, John
WYNDHAM
imaginait l’un des premiers classiques du récit catastrophe de la SF britannique.Un grand roman qui ose remettre en cause tous les acquis moraux pour poser la question brute de la place de l’Homme... "Les Triffides" n’ont pas pris une ride malgrè leur âge !