Première grande leçon, l’importance de la physique. Eh oui, j’avais complètement sous-estimé la physique ! Pensez donc à la gravité. Si elle est écrasante, vous aurez peu de chances de trouver des bipèdes, et encore moins des êtres volants ! Que dire aussi des végétaux ? Il parait peu probable de voir pousser des séquoias sur une planète à la gravité écrasante : il faudra plutôt compter sur de la mousse, des lichens ou de la toundra. Même chose pour l’atmosphère : sa composition peut grandement influer sur la vie. Si la Terre a connu des libellules d’un mètre (oui, j’aime les libellules, cet insecte gracile qui a en sus le bon goût de se goinfrer de moustiques), c’est parce que son atmosphère de l’époque le permettait, et ne le permet plus aujourd’hui où elle est beaucoup moins riche en oxygène. L’atmosphère conditionne donc la respiration, tout comme la présence d’eau ou de tout autre liquide. Et l’ouïe, ce sens si important, est lui aussi étroitement dépendant du milieu (liquide et/ou gazeux) dans lequel la vie existe. Même chose pour l’odorat : avec une atmosphère ténue, vous aurez bien peu d'odorat.
L’étoile, pour moi, se bornait jusqu'ici à chauffer suffisamment mais pas trop, pour que l’eau soit liquide. Pensez donc !
Elle apporte tout de même la lumière, et interfère donc grandement avec la vue. Pour peu que la lumière soit faible, vous risquez d’avoir des yeux immenses. Ajoutez-y la présence ou non de nuages et, pourquoi pas, une nuit perpétuelle. Vous avez non seulement la vue, mais aussi la question de la photosynthèse. Cette fameuse photosynthèse que nous avons longtemps pensé être l’alpha et l’oméga de vie : que dalle ! Il a suffi de plonger dans les abysses pour y trouver une vie exempte de toute synthèse, parfois dans des milieux tellement hostiles que nous les croyions stériles. A quel point nous trompions nous !
Fort de toutes ces données, et des incroyables découvertes récentes, des exoplanètes telluriques aux êtres des abysses, la question de la vie dans le système se pose. Si l'hypothèse n'est pas à exclure, il semble exclu de trouver une vie intelligente. Quoi que... S'il existe une vie intelligente dans notre système solaire ou ailleurs, la meilleure preuve de cette intelligence ne serait-elle pas de nous ignorer ?
Ce qui m’a le plus frappé dans le livre de Roland
Lehoucq
peut se résumer ainsi : la physique est le prima de toute vie. Loin d’être un simple décorum, elle est aussi la didascalie de la vie. C’est de tout cela et de bien d’autres choses, avec une délicieuse érudition mêlant physique, biologie et bien sûr la sf (Forward, Benford, Clement : nous sommes dans un livre scientifique, n’est-ce pas) que RolandLehoucq
va vous parler au fil des pages de ce livre passionnant.De la science érudite et amusante, allant et revenant de Darwin aux exoplanètes en passant par les communications interstellaires, les dinosaures et le Cambrien, pour finalement aborder scientifiquement le thème le plus connu et le plus rebattu de cette fiction qui nous est si chère : est-il un plus bel hommage à ce que l’on appelle science-fiction ?