La crise comme le livre débutent par une course de taxi, le meurtre du conducteur, un jeune homme-chien, et une montée anormale du taux de pollen par mètre cube d’air.
Nous voici plongés dans le monde du vurt, autrement dit un monde où les rêves ont une substance et cherchent à prendre le pas sur la réalité, un univers déstabilisant, oû les êtres vivants sont hiérarchisés selon leur appartenance, où la police emploie des flics-ombre et des flics-chien et des flics-vurt et des flics-robos. Ce grand melting pot étant la résultante de Fécondité 10, un épisode ayant mis fin à une époque stérile.
Au fil de l’avancement de l’intrigue, les fils qui la constituent se nouent pour former un climax où la mort, la vie, le rêve, les vivants, les morts, les chimères s’affrontent et se confrontent.
Une originalité certaine, pour ce texte qui n’est pas sans rappeler Moorcock dans le cycle des Danseurs de la fin des temps où de Jerry Cornélius, et donc un côté britannique nonsense qui se démarque du reste de la production très anglo-saxonnaméricaine.
Une voie à part, à écouter, à découvrir. Si elle ne révolutionne pas le genre science-fictionnel, elle s’amuse avec ses codes, cela sans dévoiler didactiquement l'univers original et prenant mis en place par Jeff
Noon
.Pollen se caractérise par une écriture libérée des règles de syntaxe, privilégieant le signifiant. Une écriture d’images, où le monde souterrain transforme la cartographie et la topographie du monde du dessus par une exceptionnelle poussée de fleurs.